Neymar, Olivier Giroud et le joueur de Toulouse Zakaria Aboukhlal, ces footballeurs qui ne cachent pas leur foi

Le média arabophone Achkayen, qui a accusé le joueur du TFC Zakaria Aboukhlal de faire l’apologie du salafisme, a retiré son article et présenté ses excuses au joueur. L’international marocain de Toulouse est un fervent croyant. Et ce n’est pas un cas isolé dans le football. Nombre de joueurs ne cachent pas leurs convictions religieuses.

Le 23 décembre dernier, le site marocain Achkayen publiait un papier intitulé « Aboukhlal, un salafiste en équipe nationale ». Le média accusait l’international marocain du TFC d'avoir fait "l'apologie du salafisme au sein de la sélection du Maroc et tenté d'embrigader les joueurs à sa cause" lors de la Coupe du monde, qui vient de se terminer au Qatar.

Article polémique

Cet article a enflammé la toile. La Fédération Marocaine de Football et son club à Toulouse ont dénoncé les accusations du média Achkayen tout en apportant leur soutien au joueur.

Depuis, l’article en question a été dépublié et le site à l’origine de cette fausse information a présenté ses excuses à Zakaria Aboukhlal "pour le préjudice moral qu’il a pu subir en raison des expressions que l’article a pu contenir, involontairement, ou en raison de la déformation tendancieuse de certains à l’égard de son contenu et de ses objectifs".

La foi de Zakaria Aboukhlal

Evoquer le salafisme comme l'a fait le média Achkayen, c'est avant tout évoquer l'islam radical. Et rien ne permet d'affirmer que Zakaria Aboukhlal soit en lien avec le salafisme. Cette rumeur infondée ne peut que nuire au joueur et à son entourage. 

Comme de nombreux joueurs de foot professionnels, Zakaria Aboukhlal n’a jamais caché ses convictions religieuses. Que ce soit sur le terrain ou sur les réseaux sociaux. Au Qatar, pendant la Coupe du monde, Aboukhlal et certains joueurs marocains mettaient les genoux et les mains à terre. Un signe de prosternation qui pourrait être interprété comme un signe religieux appelé le Soujoud.

Zakaria Aboukhlal est très à l'aise avec ses convictions religieuses.

Sur les réseaux sociaux, il n'hésite pas à évoquer son amour pour l'islam. Plusieurs publications l'évoquent comme dans cette publication Instagram, ci-dessous, où on le voit avec un imam lors du Ramadan : 

Le parallèle entre la foi affichée et le prosélytisme religieux est dangereux. Zakaria Aboukhlal vit sa foi intensément. La nouvelle notoriété du joueur et des Lions de l'Atlas pendant cette Coupe du monde de football a ouvert la voie à des rumeurs et des amalgames déplorables. 

Avant la Coupe du Monde au Qatar, le joueur du TFC comptait "à peine" 670 000 followers sur son compte Instagram. Il en a fin décembre 2022 près de 3 millions.

En 2014, le journaliste Nicolas Vilas, auteur de "Dieu football club" évoquait une certaine forme de prosélytisme des joueurs sur les réseaux sociaux. 

"On ne peut pas généraliser mais certains courants religieux, comme les évangéliques, assument le prosélytisme comme une mission. C'est assumé également dans certains courants musulmans, mais pas tous. Il y a des joueurs qui vont parler de leur foi avec leurs coéquipiers ou avec d'autres personnes, mais ce ne sont pas forcément des actes prosélytes, assumés comme tels. Souvent, c'est juste de l'échange, tout simplement. Le joueur est pris par sa foi et il a le besoin plus ou moins conscient de vouloir la partager avec les gens autour de lui" explique-t-il lors d'un interview à Europe 1 

Les joueurs croyants ne se cachent plus

Sur le terrain, l'histoire est toute autre. Les statuts nationaux et internationaux du football professionnel sont très clairs. Sont interdits "tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale". Pourtant certains joueurs ne se cachent plus. 

Lors des Jeux Olympiques d'été de 2016 au Brésil, Neymar arborait un bandeau "100% Jésus" sur la tête.

Le joueur du PSG est un adepte de l’Église pentecôtiste de Sao Vincente au Brésil. A de nombreuses reprises sur les terrains il a porté ce bandeau. 

Plus discret, le tatouage d'olivier Giroud. L'international français de l'AC Milan s'est fait tatoué en latin le verset de la bible « L’éternel est mon berger, je ne manque de rien » (Psaume 23) sur l’avant-bras.

Dans une interview au magazine GQ, Olivier Giroud déclarait en août dernier : "Connaître la vie de Jésus m’aide énormément parce que je me suis rendu compte que ça me donne une profonde humilité. Ça m’aide beaucoup au quotidien et j’essaye de faire la même chose pour ma famille, pour mes enfants".

De rares cas de radicalisation

Alors peut-il y avoir des dérives parmi ces joueurs férus de religion. Les cas de radicalisations sont extrêmement rares dans le football professionnel. 

En 2017, l'international tunisien Anis Ben-Hatira, milieu de terrain de Darmstadt (Allemagne), s’est fait licencié du club en raison de sa proximité avec une organisation humanitaire, proche du mouvement salafiste.

Anis Ben-Hatira a soutenu une organisation caritative, Ansaar International. Selon le renseignement allemand, il s'agit d'une association très liée "au milieu salafiste allemand".

Autre cas, celui d'Hatem Trabelsi. L'ancien joueur de l'Ajax Amsterdam, a confirmé son appartenance au salafisme. L'ex international tunisien défend aujourd'hui un islam rigoriste. 

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