"Notre attention s'est portée sur ce cavalier émérite, mort jeune" : après des années de mystère, la sépulture de Joachim du Bellay identifiée

Eric Crubrézy, médecin, anthropologue et professeur à l'université Paul Sabatier de Toulouse (Haute-Garonne), a annoncé, ce mardi 17 septembre, que la sépulture du poète Joachim du Bellay, mort en 1560, avait été découverte dans la cathédrale Notre-Dame-de-Paris (Île-de-France), à l'issue d'une enquête historique pleines d'indices.

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Le mystère est résolu : la sépulture de Joachim du Bellay, dont l'emplacement exact était inconnu jusqu'ici, a finalement été identifiée, mardi 17 septembre. Comment ? À l'occasion des fouilles, confiées à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qui ont débuté en 2019, quelques semaines après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris (Île-de-France). 

En 2022, juste avant la pose d'un échafaudage permettant de reconstruire la flèche du monument, la croisée du transept avait été fouillée et deux sarcophages plombés avaient été découverts. Ils ont été pris en charge par le CHU de Toulouse (Haute-Garonne) et c'est Eric Crubézy, médecin et professeur d’anthropologie à l’université Paul-Sabatier qui a révélé l'identité du poète. 

France 3 Occitanie : Dans quel contexte avez-vous fait cette découverte ? 

Eric Crubézy : L'un des deux sarcophages était facilement identifiable, il s'agissait du chanoine Antoine de La Porte, qui portait une épitaphe et une plaque. L'identité du second était encore un mystère. C'est l'étude des restes osseux qui nous a permis de dresser un portrait-robot du squelette. La plupart des sujets inhumés à Notre-Dame sont des hommes d'Église, des chanoines ou des évêques qui décèdent tous très âgés. Ici, nous avions affaire à un homme qui était mort entre 30 et 40 ans. Il faisait donc partie des 3% de personnes dans cette tranche d'âge enterrés à Notre-Dame, le champ des possibles s'est considérablement resserré.

France 3 Occitanie : Quels éléments vous ont mis sur la piste ? 

Eric Crubézy : Nous avons d'abord constaté des traces, sur ses ossements, d'une tuberculose pulmonaire et d'une méningite chronique. En plus de cela, nous avons découvert, toujours grâce à ses os, que c'était un cavalier et qu'il avait été autopsié et embaumé. Tous ces éléments dessinaient un personnage assez précis, il ne restait plus qu'à faire le rapprochement avec toutes les personnes inhumées à Notre-Dame, qui aurait pu correspondre à ce profil. L'enquête historique nous a finalement menés à Joachim du Bellay. Nous nous sommes plongés dans sa biographie : il n'était pas que poète, il était aussi un homme politique, proche du roi de France et du pape. Cavalier émérite, mort assez jeune, il avait aussi été autopsié, comme le corps de la sépulture. 

France 3 Occitanie : Est-on certain de l'identité de la sépulture ? 

Eric Crubézy : Toute une série de critères, comme dans une enquête policière, conditionnent cette identification. Dans ce cas précis, il est très probable que ce soit lui. 

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