Nouveau gouvernement : les réactions politiques en Occitanie

"Le changement dans la continuité", "un virage à droite" ou "uniquement de la communication"... Au lendemain de l'annonce du nouveau gouvernement, les réactions des politiques de tout bord sont plutôt contrastées. Petit florilège en Occitanie.

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Il y a d'abord ceux qui sont satisfaits du nouveau gouvernement présenté lundi soir. Sans surprise, les députés de la majorité saluent les choix du Premier ministre et d'Emmanuel Macron. Parmi eux, les députés de la République en Marche, Jean-Bernard Sempastous, élu des Hautes-Pyrénées et Christine Verdier-Jouclas, élue du Tarn, se félicitent d'abord une nouvelle fois du choix de Jean Castex comme Premier ministre. Ils ne trouvent ensuite rien à redire au nouvel organigramme présenté lundi soir. 

La satisfaction des députés de la majorité 

"Il y a dans ce nouveau gouvernement un équilibre évident. Il y a des personnes avec des compétences certaines à des postes surprenants selon certains mais qui me semblent évidents" estime Christine Verdier-Jouclas qui salue "une volonté de renouveau avec des ministres différents à certains postes tout en gardant une base stable et en confirmant certains ministres là où ça fonctionnait très bien".

La députée du Tarn se réjouit particulièrement de la nomination de Barbara Pompili à la transition écologique.

Sur le papier, c'est un signal fort au niveau de l'écologie. Barbara Pompili a une sincérité écologique très importante. Elle a parfois bataillé et bravé le gouvernement en proposant des amendements qui allaient plus loin que ses positions. Pour moi, c'est le signal qu'il faut aller plus fort et plus vite dans le domaine de l'écologie.

Christine Verdier-Jouclas, députée du Tarn LREM


Un point de vue que partage Jean-Bernard Sempastous : "Barbara Pompili est très impliquée. On peut compter sur son engagement. Elle fera avancer les dossiers. C'est un poste important et il y a vraiment une connotation positive qui est envoyée".

Virage à droite pour beaucoup

"Les engagements sont tenus sur la parité" estime aussi la députée du Tarn. Un point de vue que ne partage pas du tout Sébastien Nadot. Le député de la Haute-Garonne exclu de LREM et désormais membre du nouveau groupe "Ecologie Démocratie Solidarité" à l'Assemblée nationale, "déçu par ce gouvernement qui se situe très à droite" dénonce une parité uniquement "numérique".
 

Ce qui m’a frappé tout d’abord, c’est l’absence des femmes à tous les postes majeurs de pouvoir. Ils sont tous à la main d’un homme. On n’a jamais vu un gouvernement aussi conservateur depuis les années 2000. On a l’impression que le peu qui avait été gagné de ce côté-là a été perdu. 

Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne

L'ex-marcheur est également très mitigé sur la nomination d'Eric Dupont-Moretti à la Justice. "Sur les questions de démocratie, la nomination d’Eric Dupont Moretti à la Justice me laisse perplexe" dit-il. "J’appartiens à la commission d’enquête sur l’indépendance de la Justice et visiblement ce n’est pas une question qui l’intéresse beaucoup. C’est clairement une provocation vis-à-vis de la magistrature et je trouve ça très inquiétant. On a besoin en ce moment de signaux apaisants et ce n’est pas le cas."Un virage à droite dénoncé aussi par Manuel Bompard. Pour le député européen et chef de la délégation de la France insoumise au parlement européen, "ces nominations marquent une claire inflexion à droite et le macronisme a été absorbé par le sarkozysme". Ce remaniement est selon lui "un aveu d'échec". 

Des personnalités importantes du gouvernement sont débarquées. Nicole Belloubet, Christophe Castaner, Sibeth Ndiaye n'étaient pas des petits ministres. On les fait démissionner ce qui montre bien que leur politique a été un échec. Mais le problème, c'est que le principal responsable de cet échec, le président de la République lui-même reste en place.

 Manuel Bompard, député européenn, la France insoumise


"Au-delà du casting" poursuit Manuel Bompard, "la question primordiale aujourd'hui, c'est la question sociale. Il n'y a pas un jour sans qu'il y ait un plan social et des menaces sur l'emploi, notamment en Occitanie et jusqu'à présent, on a bien vu que la politique de Bruno Le Maire ne correspond pas à l'urgence du pays."

La question sociale est aussi centrale pour Carole Delga. Et le virage à droite est également évident pour la présidente socialiste de la région Occitanie.
 

Les déclarations du président de la République sont claires : c’est avant tout un virage toujours plus à droite, alors que le pays attend plus de justice sociale et plus d’écologie… Ce « nouveau chemin » s’annonce surtout comme un chemin de croix pour les Français si la politique ne change pas. L’arrivée de deux stars des plateaux et du prétoire ne fait que masquer l’absence de changement sur le fond. Emmanuel Macron, pendant le confinement, a laissé entendre qu’il avait appris de ses erreurs. Ce gouvernement ne le reflète en rien. Et comme il a d’ores et déjà annoncé que le cap de 2017 resterait au cœur de sa politique, je ne vois pas ce que nous pouvons attendre de nouveau.

 Carole Delga, présidente de la région Occitanie

"De la cosmétique" pour le Rassemblement national

Pour sa part, Louis Alliot, fraîchement élu maire de Perpignan sous l'étiquette du Rassemblement national, "n'attend rien" de ce nouveau gouvernement.

C'est de la cosmétique et de la communication mais ça ne va pas chercher bien loin. Je pense que ça ne changera pas fondamentalement la politique menée parce gouvernement.

 Louis Aliot, maire de Perpignan (RN)

S'il dit ne rien attendre de ce nouveau gouvernement, Louis Alliot espère quand même que le nouveau Premier ministre "prendra ses responsabilités sur la LGV". "En tant que maire de Perpignan" dit-il, "j'attends que Jean Castex, qui est de chez nous, prenne ses responsabilités. Maintenant, il ne pourra plus dire que c'est la faute des socialistes.".
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