Des congés menstruels pendant l'année scolaire, c'est ce que propose l'université Toulouse Jean-Jaurès (Haute-Garonne). Un véritable pas en avant pour l'université toulousaine qui ne demandera pas de justificatif médical et n'instaurera pas de quotas pour les absences liées aux douleurs menstruelles.
Les congés menstruels, plusieurs facultés françaises en proposent déjà à leurs étudiants. Par exemple, l'Université Paris-Est Créteil, octroie jusqu’à 12 jours de congé menstruels par année scolaire. L'université Toulouse Jean Jaurès (Haute-Garonne), décide quant à elle d'aller plus loin, en cette rentrée universitaire.
Des modalités facilitées
La rentrée est signe de changement pour l'université Toulouse Jean Jaurès. La faculté vient d'adopter un texte sur une dispense "congé menstruel" permettant des absences ponctuelles justifiées en cours et en travaux dirigés.
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"Dans les autres universités, il y a souvent des quotas d'absences, 12 ou 15 jours par an. Nous, on s'est battu pour qu'il n'y en ait pas. Il faut faire confiance aux personnes qui souffrent de ces douleurs. On a même réussi à faire en sorte de ne pas demander de certificat médical" explique Rozenn, membre du Poing Levé, collectif étudiant communiste et révolutionnaire. En France, 2 millions de femmes sont atteintes d'endométriose, soit une personne sur 10.
⚠️ Il faudra bien sûr vérifier que son application soit faite. Pour ça, contactez-nous si votre enseignant·e ou l’administration refuse ou vous met des obstacles dans l’application des congés menstruels 📨 pic.twitter.com/QtKlvTVI7d
— Le Poing Levé Toulouse (@LePoingLeveTls2) September 20, 2024
Pour pouvoir bénéficier des congés menstruels, le procédé est simple. "L'étudiant ou l'étudiante devra contacter l'enseignant du cours concerné maximum deux jours après son absence. Cela permet de ne pas être impactés, notamment pour les étudiants boursiers."
Pas de certificat médical demandé
Si la question de l'abus se pose, Rozenn explique que lors des réunions préliminaires la question avait été abordée. "On a invité une doctoresse de la faculté. La question d'un certificat médical à l'année se posait, mais finalement elle nous a expliqué que cela n'avait pas de valeur, car cela serait les paroles de l'étudiant ou de l'étudiante, qui serait retranscrites. On a également réussi à faire en sorte que tout le monde puisse y avoir accès, femmes, hommes trans ou personnes non-binaires."
Une avancée qui a suscité un grand nombre de réactions sur les réseaux sociaux. "On espère que cela soit un véritable signal pour les autres universités. On a eu des retours d'autres étudiants à Paul Sabatier, par exemple, qui trouve cela vraiment génial !"