Le jour même de la visite du Pape en Corse, une semaine après l'inauguration de la cathédrale Notre dame restaurée, les paroissiens du quartier Borderouge à Toulouse découvrent leur nouvelle église. Une première depuis 20 ans dans le diocèse.
Une cloche sonne à toute volée dans le quartier de Borderouge en ce dimanche 15 décembre. L'église catholique Saint-Sauveur prend vie. Ici, point de gargouilles ou de flèche qui s'élance vers le ciel. De la brique rouge, une allure moderne, contemporaine.
Legs, collecte de fonds
Pour les paroissiens et les hommes d'Église, c'est un grand jour. Le bâtiment est officiellement consacré. L'aboutissement d'une longue aventure. Il y a 20 ans que le diocèse n'avait pas inauguré de nouvelle église paroissiale.
"C'était une volonté des paroissiens du quartier. Pendant plusieurs années dans ce nouveau quartier, ils se sont réunis dans la salle polyvalente de l'école Sainte-Germaine. Et puis il a fallu motiver l'évêque, frapper à la porte de la mairie de Toulouse. On a pu trouver ce terrain", se félicite Hervé Gaignard Vicaire général du diocèse de Toulouse.
Des paroissiens qui ont également bataillé pour trouver les fonds nécessaires à l'édification de leur église pour un coût total de plus de 3 millions d'euros. "Par la providence nous avons reçu un legs important d'une personne. Cela représente 50% du budget. Ensuite se rajoutent les réserves de la paroisse, du diocèse, une collecte de fonds privés. J'ai moi-même couru un marathon pour récolter des fonds !", confie Hervé Gaignard.
Un moment d'émotion
Les fidèles sont nombreux en ce jour de célébration. Une première cérémonie teintée d'émotion pour chacun. "C'est comme une famille qui s’agrandit et qui ne fait qu'un. C'est magnifique !", témoignage une fidèle. Le curé qui officiera en ces lieux, ne cache pas sa joie profonde. "On parle souvent des églises qui ferment et aujourd'hui c'est une église qui ouvre. En partant de zéro. Je me sens heureux, en paix", témoigne Norbert Mwishabongo-Mukwanga qui proposait une visite guidée en avant-première sur les réseaux sociaux il y a quelques jours.
Émotion aussi pour les architectes et responsables du chantier. "C'est très rare de vivre cela !", estime René Ripepi directeur de travaux. Même sentiment pour l'un des architectes Benoît Chanson. "Ce n’est pas tous les jours que l'on construit une église. On a travaillé sur la lumière, les espaces que l'on souhaitait fluides, les matériaux comme le bois, la pierre. C'est une église d'aujourd'hui".
Une église que le diocèse souhaite surtout vivante dans un pays où seulement 4% des habitants se rendent à la messe.
Propos recueillis par S.Wachlewicz et T.Villeger