Une semaine de vacances, loin du tumulte de la guerre. La possibilité est offerte à une quarantaine d'enfants ukrainiens. Un séjour organisé pendant les vacances de la Toussaint, en partenariat avec une quinzaine de familles d’accueil volontaire et les services enfance jeunesse des communes.
Au programme de la matinée, un épervier. Les règles du jeu sont données. Et pour qu'elles puissent être comprises de tous, Yuliana Vliana, traduit. Du français à l'ukrainien. Car dans la grande équipe, les vies sont bien opposées. Loin de leur pays, une quarantaine de jeunes Ukrainiens sont venus passer une semaine de vacances dans des communes du nord de Toulouse (Haute-Garonne). Sous l'œil bienveillant de Martin Imbert, tous, apprennent à se connaître. "Ce matin, les activités sont plutôt sportives, ça leur permet de tisser du lien. On essaye de montrer comment on peut aider son prochain. Il y avait une vraie volonté des jeunes de s'impliquer dans le projet."
Une semaine, une parenthèse
Un moment de répit pour ces enfants, originaires de Valky (commune de Kharkiv en Ukraine). Pourtant, même si en apparence, tous semblent décontractés et insouciants, la réalité les suit de très près.
C'est très effrayant là-bas, tous les jours il y a des roquettes qui tombent.
Arsen Belakov
Arsen Belakov, à l'instar des autres jeunes adolescents, n'est plus scolarisé. Pour sa sécurité, le jeune garçon de 14 ans vit chez ses grands-parents. "C'est très effrayant là-bas, car tous les jours, il y a des roquettes qui tombent. Pour mes parents aussi, ils sont restés travailler en ville. Tous les jours mon père me raconte ce qu'il s'y passe, il y a beaucoup de bombardements, c'est bruyant, c'est effrayant, je suis très inquiet pour eux."
Accueillis parmi l'une des quinze familles d'accueil bénévole, Arsen Belakov, aux côtés d'Olessander, retrouvent des moments de vie dans le calme des communes nord toulousaines.
Fabrice Fsalgues, a décidé de se porter volontaire pour accueillir les deux enfants. "Pour l'espace d'un instant, de quelques jours, on voulait les soustraire de leur quotidien dramatique. Pour l'instant tout se passe bien, ils s'impliquent dans la vie de famille. Le plus difficile est peut-être la barrière de la langue, mais finalement, on s'en sort. Ils parlent très bien anglais et puis on utilise les logiciels de traduction."
Des enfants, face à une vie chamboulée. Un calme apparent qui cache pourtant de grandes failles. "Il y a certains bruits dont ils se méfient. Ils vont toujours être alertes, ils regardent toujours autour d'eux. On sent qu'ils ont besoin de tranquillité, d'apaisement", explique Fabrice Fsalgues.
Au cœur de cette semaine, des échanges, des amitiés, des sourires gravés, le temps d'un instant, loin du tumulte.
3 jours de trajet en bus et 10 000 euros nécessaires
Sept communes ont décidé de s'allier dans ce projet. Fenouillet, Fonbeauzard, Gagnac, Gratentour, Lespinasse, Saint-Alban, Seilh, sont à l'origine de la charte d'alliance et de solidarité avec Valky en Ukraine. L'accueil, lors des vacances de la Toussaint, semblait alors une bonne façon de faire oublier, le temps d'un instant, la guerre.
"On a reçu une vingtaine d'enfants, et chaque commune a mis en place des activités pour les réunir, chaque commune a pris en charge l'une des journées, à Gratentour, nous avons organisé une sortie à la Halle de la machine, et samedi par exemple, Lespinasse organise une journée à Carcassonne !" explique Patrick Delpech, maire de Gratentour.
Pour faire vivre le projet, 10 000 euros ont été nécessaires. Les communes ont toutes participé, sur un principe de financement correspondant au nombre d’habitants. "La participation correspond à 50 centimes d'euros par habitant. Donc environ 2200, 2300 euros pour la commune de Gratentour."
Arrivés de Valky en bus, les jeunes ukrainiens ont mis trois jours à rejoindre leurs familles d'accueil. "Si les vacances se terminent bien et que le bilan est positif, nous réitérerons sûrement l'expérience."Il y a quelques mois, les actions des sept communes avaient permis d'acheminer quinze générateurs, des radiateurs et la somme de 14 000 euros. Un bel élan de solidarité, une étincelle d'espoir pour ces jeunes.