Selon les opposants, "le jeu de dupes que fut l'opération de privatisation apparaît au grand jour".
"Depuis le début, le collectif "dénonce une opération totalement opaque et pour laquelle on cherche toujours l'intérêt public", écrit-il dans un communiqué, demandant "toujours que la vente de l'aéroport soit annulée".
Un rapport cinglant
Dans son rapport sur "le processus de privatisation des aéroports de Toulouse, Lyon et Nice", la Cour des comptes rappelle qu'en avril 2015, l'Etat avait vendu 49,99% du capital de la société de gestion de Toulouse-Blagnac à Casil Europe, holding française créée par le groupe d'Etat chinois Shandong High Speed Group et le fonds d'investissement hongkongais Friedmann Pacific Asset Management.
La Cour critique "un acquéreur dont le profil soulève des inquiétudes" quant à "son manque d'expérience en matière de gestion aéroportuaire", "son manque de transparence financière" et ses "liens avec la puissance publique chinoise".
Ce rapport "cinglant arrive à point nommé" se félicite le collectif contre la privatisation, "puisque la cour administrative d'appel de Paris doit étudier la demande de nullité de la privatisation" l'an prochain.
Après la privatisation, le collectif avait saisi le cour administrative à Paris pour faire annuler la vente.
De nouveaux arguments pour la Justice
"On a perdu en 2017", a rappelé auprès de l'AFP l'avocat du collectif, Me Christophe Léguevaques. "L'affaire revient devant la Cour administrative d'appel de Paris, normalement à partir de janvier 2019", a indiqué Me Léguevaques.
"La justice pourra s'appuyer sur ce rapport d'une institution ô combien sérieuse qui démontre une triple faute : une faute financière, une faute en termes d'aménagement du territoire et une faute du point de vue environnemental", pointe le collectif.
En février dernier, l'Etat a décidé de ne pas céder les 10,01% d'actions qu'il détient encore au capital de l'aéroport de Toulouse, troisième
plateforme aéroportuaire régionale, et qui aurait permis au Chinois Casil Europe de devenir majoritaire.
Les actionnaires publics et minoritaires avaient résisté
Les actionnaires publics et minoritaires -- la Région, le département, la métropole de Toulouse et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), actionnaires à 40% de la société de gestion de l'aéroport -- avaient exhorté l'Etat à prendre une telle décision, souhaitant que cette société garde "un actionnariat public de long terme majoritaire".