Sous l'impulsion d'une entreprise de services aux start-up, des Toulousains achètent des heures de stationnement pour... y travailler.
Parce qu'elle est incongrue, inattendue, l'initiative fait forcément réagir et parler d'elle. Lundi 29 avril, un jeune entrepreneur toulousain d'une vingtaine d'années, Valentin Décarpentrie, a fait le buzz en installant, moyennant paiement de son ticket à l'horodateur, une table et une chaise sur une place de stationnement aérienne en plein centre ville. Le mouvement #WePark débarque ainsi en France.
Set up at 25 rue Antoine Deville in #Toulouse. Paid 1€50 for one hour. Idea by @VictorPontis : let's show that parking spots can be used for better purposes than polluting cars ♥️ Follow @weparkweparty for more infos ⬅️ #WePark pic.twitter.com/wLirdzrFem
— Valoo (@valdecarpentrie) 29 avril 2019
Quelques jours après San Francisco
L'initiative toulousaine de Valentin est en fait importée de San Franciso où Victor Pontis, un Californien, fondateur de la société ScooterMap, qui propose de localiser les scooters en libre service, a été le premier, fin avril, à lancer l'idée de #WePark, le "squat" d'une place de stationnement pour y installer son bureau.I have set up at 16th and Market and paid the meter a reasonable $2.75 for one hour.
— Victor Pontis (@VictorPontis) 25 avril 2019
Stop by and say hi! pic.twitter.com/qJCJudEWsh
Une société d'offre de services aux jeunes entreprises
Le jeune entrepreneur toulousain veut "créer une vague en France". "Il s'agit d'un mouvement apolitique" dit-il.Mais un mouvement avec tout de même une petite idée derrière la tête : ce n'est pas un simple jeune entrepreneur qui est à la manoeuvre de #WePark à Toulouse mais la société qu'il a créée avec des associés, Ikigaï, une entreprise d'aide au développement des jeunes start-up, notamment celles qui n'ont pas encore de locaux. Ça tombe plutôt bien !
Ça colle à nos valeurs : nous intervenons pour faire passer les jeunes entreprises de 0 à 1. Celles qui n'ont pas assez de revenus pour aller dans le coworking, beaucoup trop cher, ou investir dans l'immobilier d'entreprise. Nous voulons lutter contre l'isolement des entrepreneurs (Valentin Décarpentier, société Ikigaï)
Valentin évoque l'aspect écologique ("Il y a trop de voitures en ville", "A Toulouse on construit trop de parkings") mais reconnaît que l'opération est aussi un bon moyen de faire connaître sa propre entreprise :
Sur son blog, la société toulousaine a publié un article très explicatif et documenté sur le mouvement #wepark. L'occasion aussi de ramener, en fin d'article, des clients vers son propre site :C'est vrai que nous faisons ces happening pour nous faire connaître. C'est à la fois du buzz et du travail à long terme pour faire évoluer les mentalités.
Une activité saisonnière et légale
Vendredi 3 mai, la société a organisé le second "happening" #WePark de Toulouse. Sous une météo moins clémente que la première fois. Entre les gouttes de pluies, les coworkeurs de la rue ont tout de même eu le temps de poser pour la photo :#WePark #Toulouse 2nd edition is LIVE! Join us for a drink until 5:30PM ? adress: https://t.co/GzxmWuYuB3 START 15h30! pic.twitter.com/nW6B7PFEQk
— Valoo (@valdecarpentrie) May 3, 2019
Le mouvement pourrait donc se développer en France. Il semble d'ailleurs qu'il n'y ait pas de problème de légalité si les heures de stationnement ont été dûment payées.