"Pour que notre flamme ne s'éteigne pas" : le slogan choc pour alerter sur le risque de fermeture de chantiers d'insertion et la fin de 140 emplois

Le groupement Cocagne Haute Garonne surfe sur la vague de la flamme olympique. Le groupement qui regroupe plusieurs chantiers d'insertion en lien avec l'agriculture bio souhaite ainsi alerter sur la précarité de sa situation. Un appel à rassemblement est lancé.

"On ne compte pas crever la gueule ouverte sans rien faire", les mots de Rémi Martin sont forts. Le codirecteur du groupement Cocagne Haute-Garonne oscille entre colère et abattement. 

À ses yeux, la situation est particulièrement grave. Les trois chantiers d'insertion gérés par sa structure sont clairement menacés de mettre la clé sous la porte faute de subventions d’ordinaire accordées.

3 chantiers d'insertion menacés de fermer

"En décembre, nous avons appris que le conseil départemental de Haute-Garonne rejetait trois de nos dossiers. Cela se traduit par 500 000 euros de subventions refusés pour chacun d'eux. Ce sont en fait des moyens du fonds social européen sur lesquels le Département a désormais la main. Mais les budgets  alloués par l'Europe ont baissé drastiquement sans que l'on soit informé", regrette-t-il.

Rémi Martin tient à préciser que ces subventions sont structurelles, c'est-à-dire qu'elles font partie du budget des chantiers d'insertion depuis des années. "Ces fonds nous remboursent des frais qui ont déjà été engagés sur les exercices comptables 2022 et 2023 et on découvre en décembre que l'on ne touchera pas les subventions sur lesquelles on comptait."

Parmi les chantiers menacés de fermeture, les Jardins du Girou où les particuliers peuvent venir acheter sur place en direct la production de saison.

100 salariés formés chaque année

Chaque année, une centaine de personnes sont embauchées dans les chantiers d’insertion comme les Jardins du Volvestre qui produisent notamment des kiwis. Certains particuliers ont l'habitude de venir y faire leur cueillette directement sur le lieu de production entretenu par les salariés. "Cette structure-là est la première à être sur la sellette" déplore-t-il. 

Un profond sentiment d'injustice l'anime :"Nous travaillons sur des thématiques sociales et environnementales qui ne sont pas lucratives, mais indispensables. C'est un énorme gâchis" dénonce Rémi Martin. Cocagne Haute-Garonne vient de lancer en ligne une pétition pour alerter sur l'urgence de la situation.

Quand on veut valoriser les circuits courts pour des cantines bios par exemple, là on sait nous trouver. Aujourd'hui on se sent très seuls.

Rémi Martin, co gérant Cocagne Haute-Garonne

"Les jeux ne sont pas faits"

Après avoir alerté la préfecture, le département sans résultat pour l'instant, le Groupement Cocagne Haute-Garonne interpelle désormais un plus large public et appelle à un rassemblement de soutien et la signature d'une pétition intitulée "pour que notre flamme ne s'éteigne pas !" "On est obligé de chercher à interpeller par tous les moyens sur notre situation. C'est vrai que ce qui nous arrive a des conséquences moindres qu'un hôpital qui ferme, mais quand même..." Un rassemblement est prévu à Saint-Gaudens, Muret et enfin Toulouse ce jeudi 16 mai.

Pour relayer l'urgence de la situation, Cocagne Haute-Garonne espère toucher un public large et surtout les 1200 familles du département qui bénéficient de paniers de fruits et légumes bios à un prix modeste pour 30% d'entre elles tout au long de l'année. Et ce, grâce au travail de la terre effectué par des salariés en insertion qui se succèdent depuis 15 ans.
Des salariés qui pourraient bien se retrouver sur le carreau prochainement. Même si "les jeux ne sont pas faits", une nouvelle allusion à l'événement sportif empreinte d'optimisme.

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