Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a estimé jeudi que le prêche controversé de l'imam de Toulouse Mohamed Tataï, visé par une enquête préliminaire, relevait de "propos qui incitent effectivement à la haine"
Faisant référence à sa participation à un dîner régional du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) à Marseille, le 5 juillet, Gérard Collomb a rappelé ce jeudi qu'il y avait condamné les propos de ce prédicateur.
, a déclaré le ministre lors des questions au gouvernement du Sénat.J'ai condamné avec la plus grande fermeté des propos qui incitent effectivement à la haine
L'imam algérien de la grande mosquée de Toulouse Mohamed Tataï est au coeur d'une vive polémique depuis qu'a été relayée, fin juin, une vidéo d'un prêche de décembre 2017 dans lequel il cite un hadith évoquant la "bataille ultime et décisive" entre juifs et musulmans.
Une enquête visant "des faits susceptibles de constituer une incitation à la haine" a été ouverte. Après avoir reçu la traduction certifiée du prêche controversé, le parquet a indiqué mardi qu'il rentrait "maintenant dans une phase d'analyses" et qu'il ne rendrait "pas de décision avant la première quinzaine d'août" dans cette affaire qui suscite l'émotion de la communauté juive.
, a déclaré le ministre de l'Intérieur, qui répondait à une question de François Bonhomme, sénateur LR du Tarn-et-Garonne.Nous faisons confiance à la justice. On ne peut effectivement en France appeler impunément à tuer des juifs
Selon les sous-titres en anglais de la vidéo incriminée, Mohamed Tataï déclarait notamment: "(Le prophète Mohammed) nous a parlé de la bataille finale et décisive: le jugement dernier ne viendra pas jusqu'à ce que les musulmans combattent les juifs".
L'imam toulousain, lâché par la Fédération de la grande mosquée de Paris (FGMP, liée à l'Algérie) dont il n'est pas membre mais proche, avait invoqué pour sa défense une "traduction pas fidèle", qui "n'est pas le vrai sens du hadith" (propos attribué au prophète Mohammed) cité dans la vidéo.
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) avaient déposé plainte pour "incitation à la haine raciale".