Près de Toulouse, la nappe phréatique polluée par le gigantesque incendie de l'entreprise Envie

Les eaux d’extinction de l'incendie de l'entreprise Envie, spécialisée dans le recyclage d'électro-ménager, ont infiltré la nappe phréatique. Des résultats d'analyse n'inspireraient pourtant "aucune inquiétude" selon la préfecture, qui avait mis en demeure cette société il y a un an.

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Une semaine après le gigantesque incendie qui a ravagé samedi dernier l’entreprise solidaire de collecte, de tri et de traitement de déchets d’équipements électriques et électroniques Envie 2E à Portet-sur-Garonne,  dont on ignore toujours l'origine, se pose la question des conséquences du sinistre sur l'environnement.

Plus d’une centaine de sapeurs-pompiers, une trentaine de camions ainsi que des drones ont été engagés sur cet incendie qui a duré jusqu'en début de semaine, laissant échapper une épaisse fumée, et de fortes odeurs jusqu'à mercredi. 

La nappe phréatique polluée par les eaux d'extinction de l'incendie 

Un communiqué de la préfecture de la Haute-Garonne, publié vendredi, indique bien qu'à la suite d'une inspection du site, "il est apparu que des eaux d’extinction de l'incendie se sont déversées jusqu'à dimanche dans le cours d'eau de la Saudrune et se sont infiltrées dans la nappe phréatique", mais c'est aussitôt pour rassurer. "Des mesures d'urgence ont été prises immédiatement afin de s'assurer qu'aucun captage d’eau potable ne se situait sur ce cours d'eau. Il a également été demandé de suspendre tout pompage pour l'irrigation", ajoute la préfecture. Selon cette dernière, l'analyse, réalisée par un laboratoire privé, des prélèvements effectués dans une cuve de rétention des eaux d'extinction "n’inspire aucune inquiétude". "Les paramètres relevés" seraient "en grande majorité inférieurs aux Valeurs limites de Rejet dans le Milieu Naturel".
Les riverains de l'Ouest toulousain qui ont respiré la fumée de cet incendie pendant plus de 48 heures n'auraient pas plus de raison de s'émouvoir, "aucune pollution atmosphérique supérieure à la normale" n’ayant "été révélée à l’issue des analyses complémentaires entreprises par la cellule risque technologique du SDIS et ATMO"(Service départemental d'incendie et de secours et Atmo Occitanie, NDLR).

De nouvelles analyses diligentées par la préfecture

A la suite du sinistre, le préfet Etienne Guyot a toutefois pris mercredi un arrêté de mesures d’urgence "pour suspendre certaines activités du site d'ENVIE, dans l'attente de mesures de sécurisation du site et pour obtenir une étude sur les retombées de l'incendie concernant les fumées et les eaux d'extinction".

Il n'y aurait donc à ce stade d'autant moins d'éléments inquiétants à signaler que la préfecture indique qu'Envie est une "société classée pour la protection de l'environnement (ICPE), suivie à ce titre par les services de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL)".

Un an avant le sinistre, l'entreprise avait été mise en demeure de se mettre en conformité par arrêté préfectoral  

Mais la préfecture ne précise pas dans son communiqué qu'à la suite d'une inspection de cette même DREAL le 1er août 2019, Envie avait été mise en demeure par arrêté préfectoral du 24 septembre au titre du Code de l'Environnement pour non conformité de son exploitation. Elle ne respectait notamment pas les conditions réglementaires de stockage des déchets plastiques issus des écrans ainsi que des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), entreposés pour partie à l'air libre.

La Saudrune, un cours d'eau déjà en mauvais état écologique

Ces négligences relevées par la préfecture plus d'un an auparavant ont-elles pu provoquer directement ou indirectement l'incendie du 14 novembre ? France Nature Environnement (FNE) Midi-Pyrénées se pose la question. L'association de défense de l'environnement a demandé au préfet la communication du rapport d'accident que la société Envie 2E doit lui fournir dans le cadre de l'arrêté portant mesures d'urgence. "En plus des rejets dans l'air et dans le sol, ce qui nous inquiète, ce sont les mesures qu'un exploitant mis en demeure avait ou non pu prendre", explique FNE. Quant aux effets du sinistre sur l'environnement, FNE estime disposer pour le moment d'nformations trop succintes pour se prononcer. Elle craint toutefois que l'incendie d'Envie 2E ne vienne empirer la situation d'altération hydro-écologique de la Saudrune, "déjà malmenée par les importants rejets des activités industrielles et agricoles" .
 
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