Face à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement a instauré un bouclier tarifaire pour les TPE de moins de 10 salariés. A Labège, un restaurateur ne peut prétendre à cette aide car il compte 13 employés. Pourtant il n'arrive pas à honorer ses factures mensuelles de 10.000 euros et craint de devoir mettre la clé sous la porte.
Depuis le 1er janvier 2023 chaque kilowattheure ( Kwh) consommé au restaurant L'Aléa, à Labège, coûte à ses propriétaires 60 centimes. C'est 7,5 fois plus que l'an dernier. Résultat : les propriétaires, David et Angélique Carayol, doivent s'acquitter d'environ 10.000€ par mois de facture mensuelle d'électricité.
"Si on ne me propose pas d'aide rapidement, je suis mort" se désole David Carayol.
Face à cette situation intenable, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé le 5 janvier dernier le plafonnement du Kwh à 28 centimes pour toutes les TPE de moins de 10 salariés et dont le chiffre d'affaires est inférieur à 2 millions d'euros.
Pas d'étalement des paiements
"Nous avons 9 salariés à temps plein et 3 à temps partiel, nous ne sommes donc pas éligibles à cette aide de l'État. Pourtant notre chiffre d'affaires qui s'élève à 650.000€ est bien inférieur au plafond des 2 millions. Les mesures du gouvernement ne sont ni justes, ni équilibrées, ni équitables" s'insurge le patron de restaurant.
David Carayol n'a pas les moyens de payer ses factures d'électricité sans risquer de mettre la clés sous la porte. "J'ai demandé à EDF d'échelonner les paiements. Pour l'instant je n'ai pas obtenu ces facilités de paiement", s'inquiète le chef d'entreprise.
L'étalement des factures d'énergie fait pourtant partie des mesures annoncées par le gouvernement pour aider les entreprises étouffées par la hausse des prix de l'énergie.
"84% des capitaux d'EDF appartiennent à l'État, pourquoi n'appliquent-ils pas les recommandations du gouvernement ? Veut-on vraiment nous aider ? Ou est-ce seulement des effets d'annonce" s'agace le restaurateur.
Obtenir le bouclier tarifaire pour toutes les TPE de la restauration
Même en comptant sur l'étalement des paiements, l'entreprise de David Carayol n'est plus rentable avec les nouveaux tarifs de l'électricité.
"Tout l'argent que l'on gagne sert à payer les factures. Et je ne vous parle même pas de l'inflation des matières premières qui, elle aussi, a rogné notre marge" explique-t-il.
Son seul espoir ? Que toutes les TPE de la restauration soient éligibles au bouclier tarifaire.
L'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) serait actuellement en pleine négociation à ce sujet.
"C'est la seule solution pour s'en sortir car je ne peux pas répercuter l'inflation sur mes tarifs. J'ai déjà augmenté de 20% les prix de ma carte. Si je gonfle d'avantages mes tarifs, les clients ne viendront plus et l'issue sera la même : la fermeture du restaurant ", conclut le restaurateur.