Alors que les prix de l'énergie flambent, un boulanger de Dourn dans le Tarn, cultive lui-même son blé et chauffe son four au bois. Une solution écologique et économique en ces temps de crise.
Il est trois heures du matin et le four à bois de Jordy et Chloën Van den Akker est déjà allumé.
Dans leur boulangerie artisanale de Dourn, dans le nord du département du Tarn, le feu ne doit pas s'éteindre.
Onze heures de chauffe du four à bois seront nécessaires pour réaliser les cuissons de 120 kg de pain. Des pains de blés issus de leur exploitation agricole biologique.
Jordy Van den Akker et sa femme sont paysans-boulangers installés à Dourn depuis 2010. Ils ont investi dans un four à bois et appris de leurs confrères le savoir-faire du pain au levain traditionnel. Deux fois par semaine, le four est mis en chauffe avec des chutes de scierie ou du bois provenant de ses parcelles.
Un choix écologique et financièrement rentable.
Jordy Van den Akker - Paysan-boulanger à Dourn (81)
Depuis la flambée des coûts de l'énergie et malgré la hausse de 20 % du prix du bois, les deux boulangers ont fait les comptes.
"On a une petite hausse du coup mais rien à voir avec le coût de l'électricité. Le coût global du bois est beaucoup plus faible donc on a plus de ressources que d'autres structures pour compenser l'inflation", assure Chloën. La philosophie maison pour ces artisans est de garder le maximum d'autonomie. Moins d'intrants (le blé provient de l'exploitation) et moins de factures extérieures, la recette fonctionne et le compte y est !
Pour compenser la hausse des prix du carburant en septembre, le prix de pain a quand même subi une augmentation de 5%.
Deux fois par semaine, Chloën continue de livrer ses clients à trente kilomètres à la ronde.