Le procès de Laurent Dejean, accusé d'être le meurtrier de Patricia Bouchon, une joggeuse disparue le 14 février 2011 près de Toulouse, s'est ouvert ce jeudi devant les assises de la Haute-Garonne. L'accusé s'est présenté devant le jury le regard hagard et niant encore toute implication.
L'accusé, présenté comme "psychotique" pendant l'enquête, s'est présenté ce jeudi devant le jury le regard hagard et comprenant mal les questions du président. Jugé pour "homicide volontaire", Laurent Dejean, ce plaquiste aujourd'hui âgé de 39 ans encourt trente ans de réclusion criminelle.
Après la lecture de l'ordonnance de mise en accusations, l'accusé a simplement dit cette phrase : ''Ca fait 4 ans que je suis incarcéré pour rien. Mais c'est vrai la clio, j'en ai une,....''.
Visiblement perdu et perturbé, l'homme a été extrait, pour son procès, de la structure psychiatrique spécialisée où il est hospitalisé depuis un mois. Son procès doit durer jusqu'au 29 mars. Deux semaines pendant lesquelles, la cour d'Assises devra éplucher un important dossier.
Les chiffres de l'enquête montrent l'ampleur de l'affaire Bouchon : 1600 tests ADN effectués, 2200 auditions, 1400 Renault Clio vérifiées, 13 gardes à vue et 61 hypothèses explorées.
11 000 pièces ont été versées au dossier et 11 enquêteurs dédiés
Sur le banc des parties civiles, où sont assis la fille de Patricia Bouchon, son mari, sa mère, son frère et sa soeur, on espère "des réponses" ont indiqué Me Lena Baro et Me Stéphane Julliard.Du côté de la défense, on estime que les charges sont insuffisantes, "comme l'avait estimé l'avocat général". Ses avocats, Guy et Pierre Debuisson envisagent de plaider "l'acquittement", alors que leur client n'a jamais reconnu les faits, ont-ils déclaré ce jeudi matin.
Demain vendredi, l'audition des trois directeurs d'enquêtes devraient se poursuivent. Lundi, le procès reprendra avec l'audition d'un témoin clé qui a permis de dresser le portrait robot. Car, malgré les dires de l'accusé, plusieurs personnes ont affirmé le reconnaître, dont son ex-compagne, qui indique aussi aux enquêteurs qu'il avait dû être hospitalisé en psychiatrie juste après la disparition de la joggeuse.
Le 14 février 2011 vers 04H30 du matin, Patricia Bouchon une mère de famille de 49 ans, secrétaire dans un cabinet d'avocats toulousains, était partie faire son jogging quotidien autour de Bouloc, à 25 km au nord de Toulouse.
Son corps a été retrouvé un mois et demi plus tard, vertèbres et crâne enfoncés. Lors de l'enquête, Laurent Dejean a été placé en garde à vue à deux reprises avant d'être finalement mis en examen le 9 février 2015, puis écroué. Il faisait l'objet d'une mesure de curatelle renforcée après plusieurs hospitalisations d'office.