Toulouse : le procès du meurtrier présumé de Patricia Bouchon s'ouvre devant les assises de Haute-Garonne

Laurent Dejean comparaît à partir de ce jeudi 14 mars 2019 devant la cour d'assises de Haute-Garonne pour le meurtre de Patricia Bouchon en 2011. Son procès va durer jusqu'au 29 mars. 

Quelle "vérité" sortira de ce procès tant attendu, huit ans après les faits ?

Laurent Dejean, 38 ans, sera jugé à partir de jeudi 14 mars 2019 par la cour d'assises de Haute-Garonne. Poursuivi pour homicide volontaire, il doit répondre du meurtre de Patricia Bouchon, une mère de famille de Bouloc. Depuis sa première interpellation, en janvier 2014, cet ancien plaquiste, décrit comme psychotique, nie toute implication dans la mort de Patricia Bouchon.


Une disparition qui bouleverse toute une région


L'affaire Patricia Bouchon a fait grand bruit, dans la région toulousaine. Le 14 février 2011, cette mère de famille de 49 ans, sans histoire, secrétaire dans un cabinet d'avocats toulousains, part faire son jogging quotidien, vers 4h30, comme elle en a l'habitude. Elle court dans Bouloc, une commune de Haute-Garonne où elle réside.
Elle ne reparaît pas. 
Dès le lendemain, un avis de recherches est émis. La photo de Patricia Bouchon est placardée partout. La piste criminelle en effet est privilégiée après que des effets personnels (un chouchou et des boucles d'oreilles) de la joggeuse sont retrouvés. Dans la même zone, une trace de sang est prélevée.

Le 28 février 2011, le procureur de la République de Toulouse, Michel Valet, ouvre une information judiciaire contre X pour "homicide volontaire". D'importantes recherches sont mises en oeuvre.

Un mois plus tard, le 29 mars 2011, un chasseur retrouve le corps de Patricia Bouchon, à Villematier, à 10 kilomètres de Bouloc. Il est dissimulé dans un conduit d'eau, en contrebas d'un petit pont. 
Patricia Bouchon a les vertèbres et le crâne enfoncés par des coups. Un gant en latex a été enfoncé dans sa gorge. Son meurtrier a essayé de l'étrangler mais son corps ne porte pas de traces d'abus sexuel.

Les gendarmes espèrent que le corps "va parler" et fournir des indices précieux. Mais l'enquête sera encore longue...


Un portrait-robot 

Faute de piste sérieuse, la gendarmerie diffuse un portrait-robot, d'après un témoignage recueilli dans les tout premiers temps de l'enquête. C'est ce portrait-robot qui va mener une première fois à Laurent Dejean, un ouvrier du bâtiment, lui aussi habitant de Bouloc. Un témoin dit l'avoir reconnu. Il l'a croisé quelques minutes après avoir aperçu Patricia Bouchon faisant son jogging. Dans une Clio claire, feux éteints, sièges baissés.
L'homme, alors âgé de 34 ans, sera placé en garde à vue à deux reprises en 2014. Puis relâché faute d'éléments. 
Ce n'est que le 9 février 2015 que Laurent Dejean est mis en examen pour homicide volontaire et écroué, sur la base "d'indices graves et concordants", selon le Procureur de la république de Toulouse. Mais sans preuve formelle de sa culpabilité. 


Une personnalité trouble


Laurent Dejean a déjà fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Il est décrit comme psychotique et consomme beaucoup de médicaments. Il est connu pour des explosions de violence qui sont compatibles avec les blessures infligées à Patricia Bouchon.
Il tient en outre des propos étranges lors de ses gardes à vue. Il déclare notamment : "J'ai fait mon deuil pour Patricia Bouchon. Je n'y pense plus". 

Depuis son incarcération, Laurent Dejean nie son implication dans le meurtre de Patricia Bouchon. Assisté de son avocat, maître Guy Debuisson, il a fait appel de l'ordonnance de renvoi devant les assises. L'avocat général requiert un non-lieu, en l'absence de preuve formelle. Mais la chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse ne le suit pas et ordonne le renvoi de Laurent Dejean devant la cour d'assises de Haute-Garonne. Au grand soulagement de la famille de la victime.

Le procès de Laurent Dejean s'ouvre ce jeudi 14 mars 2019. Les jurés ont douze jours pour se convaincre - ou non - de sa culpabilité...

 
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