Depuis le début du procès de Laurent Dejean, jugé pour le meurtre de Patricia Bouchon en 2011, les débats se déroulent sans que l’accusé ne soit sollicité. Et ce, conformément au calendrier d'audience établi par le président de la cour d'assises de Haute-Garonne.
5ème jour d'audience, ce mercredi 20 mars, du procès du meurtrier présumé de Patricia Bouchon et toujours pas un mot de Laurent Dejean.
A l'exception des trois phrases prononcées par lui, à la demande de la cour, le 14 mars 2019 ["J'ai passé quatre ans en prison pour rien. J'espérais un non-lieu. Mais la Clio, c'est vrai, c'est moi...], c'est silence radio dans le box des accusés.
Des dizaines de témoins (enquêteurs, collègues, amis...) sont déjà passés à la barre, pour parler des faits et de lui, mais jamais, jusqu'à maintenant, il n'a réagi verbalement à leurs propos.
Non pas qu'il n'en ait pas eu envie - il n'est certes pas démonstratif mais rien n'indique non plus son refus de parler -, il n'y a tout simplement pas été invité.
C'est le plan de déroulement de l'audience tel que l'a prévu le président de la cour. Et il s'y tient.
D'abord, les gendarmes. Les témoins. Les experts. Puis ce sera au tour de Laurent Dejean, la semaine prochaine.
Aussi, quand le témoin-clé est là, personne ne lui demande s'il reconnaît Laurent Dejean dans le box. Et l'inverse non plus.
L'ami d'enfance de l'accusé l'accable (involontairement) par son témoignage ? Laurent Dejean ne lui répondra pas.
A une question de maître Stéphane Juillard, avocat du mari de Patricia Bouchon, ce mercredi : "Monsieur le Président, peut-être peut-on poser la question à Laurent Dejean ?", c'est non. Très poliment mais fermement, le président explique que c'est mieux [pour l'accusé, croit-on comprendre] de consacrer une journée ou plus aux réponses de Laurent Dejean.
Cela donne des débats minutieux, qui vont dans les moindres détails, fouillés et apaisés. Mais un procès où le principal intéressé semble jusqu'à maintenant absent.