Le procès des meurtriers d'Eva Bourseau touche à sa fin. Mercredi, l'Avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Taha, et 30 ans de prison ferme contre Zakariya, le coaccusé. Hier jeudi, la Défense, a mis l'accent sur la personnalité des accusés et le poids de la drogue.
Leur tâche a été rude. Toute la journée de jeudi, les avocats de la défense ont tenté d'atténuer un verdict qui s'annonce très lourd pour les 2 jeunes accusés du meurtre d'Eva Bourseau.
Zakariya d'abord, cet adolescent perdu à l'avenir radieux. L'étudiant brillant qui ne supporte plus la pression de ses parents, qui n'assume pas son échec en prépa, et qui va se fissurer au contact de la drogue.
Un jeune de 18 ans, dépressif, qui va faire une mauvaise rencontre : Taha, "le grand frère", son modèle : celui qui va organiser le cambriolage d'Eva Bourseau, jusqu'à l'assassiner.
Les avocats de Taha ont mis l'accent sur la lente descente aux enfers de ce jeune homme de 25 ans. Lui aussi est brillant et promis à un bel avenir. Lui aussi va tomber dans l'engrenage des drogues dures. Car lui aussi a connu l'échec dans les études, ratant de peu polytechnique. Un tournant dans sa vie, comme l'explique son avocat maître Edouard Martial.
Ce matin à l'ouverture de l'audience les 2 jeunes gens se sont adressés à la famille :
"Je suis conscient du malheur et du désespoir que j'ai causé à la famille d'Eva, jusqu'à mon dernier souffle je penserais à ce que j'ai fait, cela ne me quittera jamais" a déclaré Zakariya.
Taha à son tour a exprimé ses regrets : " Je sais ces mots vous ne pouvez pas les entendre. Je les dois à Eva, à sa famille, à la société, à la république, à l'humanité : pardon! pardon ! "
Le verdict sera rendu dans la journée.
Le reportage de Christophe Neidhardt et Thierry Villeger