"Putes, bougnoules, négros", la violence des insultes lancées par le public contre les jeunes filles d'une équipe de football

L'équipe féminine U18 de l'US Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) a vécu un véritable cauchemar ce samedi 16 novembre 2024. Les jeunes filles ont été copieusement insultées. Des plaintes vont être déposées. Le club va également saisir les instances et réclame des sanctions exemplaires.

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Un match nul, dans tous les sens du terme. Samedi 16 novembre 2024, les joueuses U18 de l'équipe féminine de l'US Plaisance-du-Touch se déplacent à Lannemezan pour un match de championnat face à l'équipe du Plateau Neste Football. Au coup d'envoi, à 17h00, rien ne laisse présager des violences verbales qui vont émailler la rencontre. Au fur et à mesure que les tribunes se remplissent, l'ambiance tourne au vinaigre. "Il y a eu des insultes qui sont sorties des tribunes. Des cris de singe lorsqu'elles touchaient le ballon", explique le coprésident de l'US Plaisance. Les filles, âgées de 16 à 18 ans, sont traitées de "putes". Les insultes sexistes et racistes sont violentes.

"Le foot, pour certains, c'est le défouloir"

 Ce lundi 18 novembre, le club de Plaisance-du-Touch a largement diffusé un long communiqué pour dénoncer ces insultes et le comportement du public présent samedi au stade de Lannemezan. "Dans un sport qui se veut un lieu de rassemblement, de respect, de partage et de valeurs, de tels actes n’ont pas leur place. Nos joueuses sont venues jouer au football, leur passion et leur moyen d’expression, et non pour devenir la cible de haine et de violence verbale."

Eric Fermigier, l'un des présidents du club, confie n'avoir jamais été confronté à un tel climat de haine et d'intolérance à l'égard de ses féminines. "Chez les garçons, les insultes... Il y a toujours des comportements un peu compliqués à gérer. Mais chez les filles, à ce niveau-là... Pour qu'elles rentrent marquées comme elles étaient marquées, c'est la première fois." Et le dirigeant de club préfère penser que ce n'était pas parce que c’étaient des filles sur le terrain que cela s'est passé comme cela.

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"Si ça avait été des garçons, je pense que ça aurait été la même chose. Le foot, pour certains, c'est le défouloir. Il y a un sentiment d'impunité. On fait un peu ce qu'on veut et finalement, on retrouve la violence qu'on a dans la société", estime Eric Fermigier.

Plaintes et saisie des instances

Pas question de laisser passer. "L’US Plaisance-du-Touch se positionne avec la plus grande fermeté contre toutes formes de racisme, de sexisme et de violence. Nous réaffirmons notre engagement à promouvoir un environnement inclusif, respectueux et solidaire, où toutes les personnes, quel que soit leur sexe, leur origine, leur couleur de peau ou leurs croyances, doivent se sentir bienvenues et respectées", écrit le club dans un communiqué.

Des joueuses vont porter plainte, selon Eric Fermigier. Et les instances ont été saisies dès la fin de la rencontre avec une notification sur la feuille du match. Et une rencontre devrait avoir lieu dans la soirée de ce lundi, à l'occasion des labels des écoles de foot féminin, entre le président du district de Haute-Garonne et l'entraîneur des féminines de l'US Plaisance-du-Touch.

"On ne maîtrise jamais tout ce qui se passe dans nos tribunes, sur nos stades", explique Eric Fermigier. Il faut que la ligue, les districts nous accompagnent et nous aident à pouvoir gérer ce type de comportement. On est un peu seul et parfois un peu démuni." Difficile pour les dirigeants de club de maîtriser tout ce qui passe dans les tribunes. Ou de faire sortir quelqu'un du stade.

Pour le président de l'US Plaisance-du-Touch, il faudrait réfléchir à la mise en place de commissions pour faire remonter les choses. Ou encore être en contact avec les mairies et les gendarmeries pour parfois filtrer les entrées ou jouer à huis clos, "pour protéger les joueurs et joueuses. Faire comprendre qu'on ne peut pas tout faire dans les stades."

"Les supporters doivent être responsables de leurs actes, et les clubs doivent veiller à ce que des mesures de sécurité et de tolérance zéro contre les discriminations soient mises en place", estime l'US Plaisance-du-Touch. Aux côtés de ses joueuses, le club demande des mesures fermes et rapides afin que ce type de comportement soit sanctionné de manière exemplaire.

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