Le recours du gouvernement au 49-3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote a entraîné un rassemblement spontané place du Capitole à Toulouse. L'Observatoire des pratiques policières dénonce des dérapages des forces de l'ordre.
Quelques heures après l'adoption par 49-3 de la réforme des retraites, plus de 2000 personnes ont manifesté place du Capitole. 13 ont été interpellées. L'Observatoire des pratiques policières dénonce des dérapages policiers.
Rassemblement nocturne
Dès l'annonce du 49-3, un appel à manifester à 20h place du Capitole a été relayé sur les réseaux sociaux. Près de 2500 personnes se sont rassemblées. L'Observatoire des pratiques policières était présent : "Sur la place, le ressentiment est grand mais chants, danses, slogans et fumigènes créent une ambiance à la fois combative et festive", confie un de ses membres.
Evacuation musclée
CRS, escadron de gendarmerie mobile, Compagnies Départementales d’Intervention (CDI) et la BAC, les forces de l'ordre sont déployées en nombre dans le périmètre.
A 21h19 tout s'accélère : "Sans aucune sommation préalable, un groupe d’une trentaine
de policiers, dirigé par un OPJ muni d’un mégaphone et d’un brassard bleu-blanc-rouge sur l’avant-bras, charge les manifestants après que ce même OPJ ait dit aux policiers Allez, on y va", témoigne l'Observatoire des pratiques policières. Les sommations officielles interviennent 2 minutes plus tard et les forces de l'ordre font usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
Dans les rues adjacentes, les membres de l'Observatoire des pratiques policières filment même un policier "hors de contrôle" qui insulte et matraque une personne présente sur les lieux.
Des interpellations à Toulouse
Treize personnes ont été interpellées à l'issue de ce rassemblement place du Capitole. Elles sont âgées de 18 à 32 ans.
Selon le parquet de Toulouse, le regroupement a dégénéré avec la présence de black blocs. Quelques échauffourées ont eu lieu avec les forces de l'ordre, des bâtiments ont été tagués et des vitrines dégradées.
Les infractions retenues sont : "attroupement après sommation, participation à un attroupement en vue de la préparation d’un délit, outrages, destruction de bien public, destruction par moyen dangereux, entrave à la circulation".
Sur les treize interpellations, huit sont toujours en cours ce vendredi soir. Trois personnes ont été déjà été libérées, une personne a reconnu les faits et sera convoquée devant le tribunal. La 5e écope d'une composition pénale (du travail non rémunéré).