Des dizaines de postes d'enseignants à pourvoir sont toujours en ligne, ce lundi 2 septembre 2024, dans l'académie de Toulouse, alors que plus de 500 000 élèves font leur rentrée des classes. À quoi correspondent ces offres ? Des enfants vont-ils se retrouver sans professeur dès ce début d'année scolaire ? Explications.
Sur le site du ministère de l'éducation nationale, 174 offres d'emplois s'affichent pour l'académie de Toulouse. Parmi elles, plus d'une soixantaine de postes d'enseignants, "à pourvoir à compter du 1er septembre 2024". "Enseignant en mathématiques", à Villefranche de Rouergue (Aveyron), Moissac (Tarn-et-Garonne), Toulouse (Haute-Garonne), ou encore professeur de chant, d'anglais, de lettres en lycée général ou professionnel.
Comment, le jour de la rentrée scolaire, peut-il y avoir encore tant de postes à pourvoir ? "Pour cette rentrée, toutes les classes auront un professeur, assure Mostafa Fourar, recteur de l'académie de Toulouse, à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée. Cette année nous avons fait le plein." Alors à quoi correspondent donc tous ces postes ?
"Brigade de remplacement"
Les annonces sont réservées aux enseignants contractuels. Le descriptif précise que "les candidats retenus feront partie du vivier de contractuels de l’académie et seront contactés en fonction des besoins de remplacements à compter de la rentrée 2024". Mostafa Fourar explique que ce "processus de recrutement permanent" permet de suppléer les enseignants s'ils sont absents, tout au long de l'année. Une logique d'anticipation. "Nous ne sommes pas dans une usine, nous travaillons avec des êtres humains, donc il y aura forcément des professeurs qui ne pourront pas se présenter", souligne le recteur.
Beatriz Malleville, présidente de la FCPE Occitanie, parle d'une "brigade de remplacement" qui comble les besoins sur le territoire. "S'ils ouvrent autant de postes maintenant, c'est que la brigade est asséchée, explique-t-elle. C'est lié à la crise d'attractivité du métier d'enseignant." Ainsi, un professeur contractuel qui postule pour enseigner les mathématiques dans un lycée de Cahors (Lot), peut finalement être envoyé dans un département voisin, où les besoins seront plus urgents. "Ce sont des gens mobilisables, sollicités en permanence".
1600 élèves de moins qu'en 2023
La question des professeurs remplaçants est cruciale aujourd'hui. Ces deux dernières années, un collectif de parents #OnVeutDesProfs a engagé des poursuites contre l'État, en impliquant plus de 340 requêtes dans 20 académies. En avril 2024, ils ont obtenu une première victoire : l'État a été condamné pour les heures perdues par des élèves de l'académie de Versailles (Yvelines) en raison du non-remplacement de professeurs.
Mais du côté de l'académie de Toulouse, Mostafa Fourar semble attaquer cette rentrée "sereinement". Il rappelle que la baisse des effectifs couplée au maintien des moyens engendre mécaniquement une "augmentation des encadrants", c'est-à-dire une centaine de postes, selon le rectorat. On compte 1600 élèves de moins qu'en 2023, sur les 510 000 qui font leur rentrée ce lundi 2 septembre.