Ce jeudi 9 février était débattue dans l'hémicycle la proposition de loi visant à élargir les repas à un euro à l'ensemble des étudiants dans les restaurants CROUS. Un texte refusé... à une voix seulement.
Le scrutin s'est joué à une voix seulement. Jeudi 9 février, la proposition de loi socialiste pour assurer un repas à un euro à l'ensemble des étudiants était débattue dans l'hémicycle. Elle a finalement été rejetée avec le vote "contre" de 184 députés, pour la plupart issus de la majorité, alors qu'elle avait récolté 183 voix en sa faveur.
Deux votes supplémentaires auraient permis de faire pencher la balance, une situation d'égalité ne permettant pas de voter une loi. Alors dans notre région, où l'on compte des villes étudiantes notables comme Montpellier et Toulouse, comment ont voté nos députés ? Si de nombreux élus de la NUPES et du Rassemblement National se sont prononcés en sa faveur, les élus de la majorité Renaissance étaient mobilisés pour voter contre.
Mobilisation des troupes après l'adoption du premier article
Valérie Rabault, députée socialiste de la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne, était lors de ce vote la présidente de séance. Pour elle, cette journée a été "lunaire de A à Z" car si le texte de loi n'a effectivement pas été adopté, son premier article avait remporté la majorité, avec 171 voix pour et 168 contre. Une joie de courte durée. "Nous avions gagné de très peu. Mais après ce résultat, la majorité a fait venir du monde pour les votes suivants, notamment pour le vote de l'ensemble du texte".
Le parti présidentiel Renaissance, aidé des Républicains, a par la suite "joué la montre" afin de rassembler le plus grand nombre de leurs élus pour faire barrage à ce texte. Ils ont alors pu rejeter de justesse la proposition de loi.
"L'injustice" et "la démagogie" pour les étudiants non précaires
Pour justifier son vote à l'encontre de cette proposition, la majorité présidentielle évoque "l'injustice" et "la démagogie" que représenterait l'accès à des menus à un euro pour des étudiants qui ne sont pas en situation de difficulté financière. Un argument très critiqué, notamment par La France Insoumise : le député du Val-de-Marne Louis Boyard n'a d'ailleurs pas manqué de lister l'ensemble des députés qui se sont prononcés contre ce texte. Une information qui n'a, en soi, rien de confidentiel puisque disponible sur le site de l'Assemblée Nationale.
A l'heure actuelle, le repas a un euro est réservé aux étudiants boursiers ou en situation de précarité. Les élus de la gauche demandaient, à l'aide de ce texte, à ce que ce tarif soit appliqué à tous. Il y a tout juste quelque mois, un syndicat étudiant de Montpellier continuait de mettre en lumière ce phénomène avant une énième distribution alimentaire rassemblant ce jour là plus de 1 000 jeunes.