Reprise de l'aéroport de Toulouse-Blagnac par Eiffage : les riverains veulent des réponses sur la gestion du bruit

Ce jeudi 5 mars a eu lieu le premier conseil de surveillance des actionnaires depuis le rachat de l'aéroport Toulouse-Blagnac par Eiffage. Inquiets de la nouvelle gestion du bruit par le repreneur, de nombreux collectifs de riverains demandent des réponses à leurs questions.

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"S'ils descendent par la passerelle Sud, peut-être qu'on les croisera..." déclare Chantal Beer-Demander, une légère ironie dans la voix. La présidente du CCNAAT ( Collectif Contre les Nuisances Aériennes de l'Agglomération Toulousaine) est inquiète, et compte bien poser ses questions au groupe Eiffage, repreneur de l'aéroport de Toulouse-Blagnac depuis fin décembre 2019. 

On ne lui fait absolument pas confiance. Eiffage a mis de l'argent sur la table, et va chercher avant tout à rentabiliser son investissement. 

 

5000 plaintes en deux mois

Depuis 20 ans, ce collectif se bat contre la pollution sonore de l'aéroport de Blagnac. Mais depuis mai 2019 et de nouvelles trajectoires testées pour réduire les nuisances au nord de l'établissement, le bruit est devenu intolérable pour de nombreux riverains, notamment sur la commune de Daux. Si bien qu'en deux mois, 5000 plaintes pour nuisances aériennes ont été déposées.
 

 

Pas de "low-cost à tire-larigot"

Avec l'arrivée d'Eiffage, le collectif du CCNAAT, celui contre la privatisation, Daux Environnement et le collectif de Plaisance du Touch se posent des questions sur le plan stratégique qui sera adopté par les nouveaux actionnaires :

S'ils souhaitent développer le low-cost à tire-larigot, on n'est pas du tout dans une prise en compte des demandes des riverains.

L'ensemble des associations espère donc que le géant français du bâtiment répondra à ses sollicitations et réduira le trafic aérien de nuit, l'une des mesures qu'il demande constamment. 
 

Capteurs indépendants du bruit

En décembre dernier, les collectifs avaient tout de même décroché une petit victoire : la création d'un observatoire indépendant du bruit et l'installation de nouveaux capteurs autour de l'aéroport. Ils n'avaient plus confiance dans le système "Sentinelle" opéré par l'aéroport de Toulouse-Blagnac lui-même. Pour Chantal Beer-Demander, c'était un non-sens : "C'est comme si l'on demandait à l'incinérateur du Mirail de mesurer lui-même la pollution atmosphérique à Toulouse !"

 


Les riverains impactés par le bruit de l'aéroport regardent donc d'un oeil circonspect l'arrivée d'Eiffage aux manettes et attendent des réponses à leurs questions. Contacté à plusieurs reprises par notre rédaction, le groupe n'a pas répondu à nos sollicitations. 

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