Plusieurs associations d'aide aux chercheurs d'emploi publient ce 25 janvier 2023 une tribune dans laquelle ils dénoncent, entre autres, la nouvelle mouture de la réforme de l’assurance chômage, qui "plongera prochainement dans un état de pauvreté de nombreux chercheurs d’emploi parmi ceux qui étaient jusqu’ici indemnisés".
En 2021, une vingtaine d’associations actives dans l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi ont réalisé une enquête nationale auprès de chercheurs d’emploi afin de recueillir leur parole. Quelle est vraiment la réalité des personnes privées d'emploi ? À quels freins et contraintes sont-elles exposées ? Quel accompagnement leur est proposé ? Pour répondre à ces questions et tenter d'éclairer l’opinion publique, ces associations avaient constitué le collectif Pour la parole de chômeurs.
"Paroles de chômeurs", toujours sans voix
Les paroles de demandeurs d'emploi retranscrites dans un livre blanc avaient été publiées en janvier 2022, afin de "porter leurs voix dans le débat public en amont des élections présidentielle et législative de 2022". La presse en avait largement fait l’écho, mettant en lumière ces témoignages très forts.
Un an après la publication du livre blanc, le collectif pour la parole des chômeurs dresse un constat inquiétant. Dans cette tribune datée du 25 janvier 2023, la vingtaine d'organisations signataires demande au gouvernement que "la parole de chômeurs soit enfin prise en compte et que la volonté gouvernementale annoncée d’associer tous les acteurs concernés devienne réalité".
Voici ci-dessous un extrait tiré de cette tribune du 25 janvier 2023 :
Le collectif pour la parole de chômeurs de Toulouse (Secours Catholique, MNCP, CCSC, le mouvement régional pour l'économie solidaire et la CFDT) est signataire de cette tribune. L'objectif, précise Annie Thomas, membre du collectif et porte parole de l'union régionale à la CFDT, "c'est de continuer à porter cette parole, qu'elle ne soit pas oubliée".
Trois réformes sont engagées actuellement par le gouvernement d'Emmanuel Macron : la réforme des retraites, France Travail et celle pour un nouveau " Pacte des solidarités". Pour Annie Thomas, cette réforme France Travail, à laquelle elle n'est pas hostile, n'est malheureusement pas menée avec les chômeurs et les associations de chômeurs. "Ils ne sont pas associés au projet , des solutions sont à apporter, c'est une exigence démocratique que nous portons".
La réforme des retraites et les demandeurs d'emploi séniors
La réforme des retraites est compliquée pour les chômeurs, précise Annie Thomas, membre du collectif pour la parole de chômeurs de Toulouse. "Le chiffre de l'emploi des séniors n'est pas bon en France, les inquiétudes sont fortes, on voit qu'il n'y a pas de solutions pour les chômeurs longue durée. En reculant l'âge de la retraite on va augmenter le nombre de chômeurs séniors. On voit bien que les entreprises ne veulent pas rentrer dans ce débat".
Annie Thomas ajoute que les organisations syndicales comme les associations de chômeurs veulent des mesures plus précises, coercitives sur l'emploi des séniors de manière à envisager avec l'employeur la deuxième partie de carrière. "Des mesures, selon elle, couperets qui n'atteignent pas leur cible et qui créent des inégalités".
L'association toulousaine travaille en étroite collaboration avec le Pôle Emploi
La publication du Livre Blanc a permis à l'association toulousaine de mieux travailler avec le Pôle Emploi d'Occitanie. "Il y a une prise en compte du travail des associations des chômeurs, une instance revalorisée, favorable, cela nous a permis de franchir un pas".
Ce collectif toulousain travaille en étroite collaboration avec le Pôle Emploi sur trois thématiques : la formation à la recherche d'un emploi, le renforcement de groupes de paroles et l'accompagnement de personnes au chômage et d'employeurs pour mieux appréhender les compétences acquises et développées au cours de la période de chômage.
Le collectif pour la parole de chômeurs présentera les conclusions de ses travaux aux décideurs en ayant toujours à cœur que la parole de chômeurs soit écoutée. Cette tribune sera adressée aux parlementaires de la Haute-Garonne dans les prochains jours.