Deux jours avant un mardi qui s'annonce "noir", quelques militants du PCF faisaient du tractage sur le marché de Saint Aubin à Toulouse pour encourager les passants à poursuivre la mobilisation. Le mouvement semble connaître un essoufflement.
"Bonjour, c'est contre la réforme des retraites" , "demandez l'humanité". Ce dimanche 5 mars, sur le marché de Saint Aubin à Toulouse, les passants avaient plus envie de s'aérer avec le retour du beau temps plutôt que de penser à la mobilisation du 7 mars. Et pourtant, l'objectif de ce mardi noir est clairement affiché : "mettre la France à l'arrêt".
Les jeunes, plus opposés et moins concernés ?
Un sondage Ifop, paru chez nos confrères du Journal du dimanche ce 5 mars, démontrent que les français de moins de 35 ans sont les plus opposés à ce projet (74%). Entre deux tractages en ce dimanche de marché, Gerardo Sanchez, un militant du PCF et également étudiant, explique pourtant sentir "un sentiment de colère, mais je ne la sens pas plus chez les étudiants". On est donc en droit de se demander comment l'appel de Jean-Luc Mélenchon, qui demandaient aux jeunes vendredi 3 mars de "bloque[r] tout ce [qu'ils peuvent]", sera reçu
Car en réalité, certains jeunes apparaissaient beaucoup moins motivés ce matin. "Je ne suis pas forcément pour, mais j'irai pas manifester pour autant" confie un jeune homme.
Pour ce jeune couple, croisé un peu plus loin, il n'y a pas d'avis tranché sur la question "Pas forcément pour ou contre, il faudra bien faire bouger les choses parce qu'on a une population vieillissante" ; "J'ai pas vraiment d'avis là-dessus, je sais pas trop ce que ça va donner". Chez leurs ainés, toujours selon ce sondage, ils sont 50% à se prononcer en faveur de cette réforme.
Impossible de croire en la résignation chez les opposants
Y'a-t-il donc un sentiment de lassitude ? C'est en tout cas ce que semble confirmer ce même sondage : "seul" 34% des Français pensent que sous l'effet du mouvement social, cette réforme sera retirée. Les militants du PCF présents refusent d'y croire : "Notre rôle, c'est justement de faire savoir aux français que le gouvernement compte sur cette résignation. Je suis impatient que le gouvernement prenne en compte la mobilisation populaire" déclare Sylvain Courrèges, responsable de la section Toulouse centre du parti communiste.
"On sent que les gens se disent "c'est maintenant ou jamais". Mardi, c'est le point culminant de plusieurs journées de grève". ajoute Gerardo Sanchez. "On commence à voir que certains députés se posent des questions" en référence à la récente éviction du député du Lot Aurélien Pradié du parti Les Républicains sur fond d'examen de la réforme des retraites.