Riverains armés, squatteurs sous crack. "J'ai peur du dérapage" : un quartier de Toulouse confronté à la multiplication des cambriolages

Dans le quartier de Saint-Martin-du-Touch, à Toulouse (Haute-Garonne), une série de cambriolages répétés et la présence d'un squat problématique ont plongé les habitants dans un climat d'insécurité croissant. Les autorités locales sont accusées d'inaction, alimentant ainsi la frustration des résidents confrontés à une situation qui ne cesse de se détériorer.

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Dans le quartier de Saint-Martin-du-Touch à Toulouse (Haute-Garonne), les habitants vivent actuellement dans la peur et la colère. Les cambriolages se multiplient, laissant les riverains impuissants face à une situation qui ne cesse de se détériorer. La récente explosion d'une porte vitrée a marqué un nouveau niveau de violence dans cette série de vols répétitifs.

Cambriolé cinq fois en deux semaines

Jean-Luc Mouls, résident du quartier, déplore avoir été cambriolé à cinq reprises en l'espace de seulement deux semaines. Les malfaiteurs ont emporté des outils de jardinage et de la nourriture. L'impuissance ressentie par les habitants se transforme en colère, exacerbée par l'inaction apparente des autorités locales.

Jean-Luc Mouls s'interroge sur le comportement à adopter : "quelle est la solution ? Faut-il se défendre puisqu'on nous dit que l'on ne peut rien faire ? C'est cela qui m'agace le plus et me met en colère. Car on connaît les individus, on sait où ils sont, mais on ne peut rien faire."

La détresse et l'inquiétude des riverains

Ce climat d'insécurité est apparu, il y a trois mois, avec l'installation d'un squat dans des bureaux désaffectés. Les riverains expriment leur vive inquiétude face à cette situation.

Sophie Broyer, depuis son agence, témoigne de la détresse des habitants face aux occupants du squat : "ils sont sous crack. Ils sont hyper virulents. Ils viennent vers vous pout vous demander des cigarettes. Ce n'est pas d'une manière calme. Et cela devient véritablement anxiogène. À Saint-Martin, il y a des chasseurs, des gens qui sont armés. Moi, j'ai peur du dérapage."

La lenteur de la résolution du problème s'explique, en partie, par la plainte déposée par le propriétaire des bâtiments occupés par le squat. La justice doit désormais statuer sur une possible expulsion de ses occupants. Cependant, dans le squat même, l'incompréhension règne.

"Ne nous stigmatisez pas tous"

Ibrahim, originaire du Gabon, est arrivé en France il y a cinq ans et n'a trouvé d'autre lieu d'hébergement que cet endroit. Il tient à souligner que tous les occupants ne doivent pas être stigmatisés : "On dit de nous, lorsque l'on habite au squat, que nous sommes tous des fumeurs de crack, tous des voleurs. Or, ce n'est pas le cas. Nous ne sommes pas considérés. Venant d'un pays de droit comme la France, cela fait mal.

Nous sommes des sans-papiers, oui, mais si on nous donnait au moins une chance. Il y en a qui veulent vraiment quitter cette vie. Je suis au squat car je n'ai pas d'autres endroits où aller et cela m'écœure. Tous les jours de ma vie je me demande : "Quand cela va-t-il s'arrêter ?". Je suis un humain quand même. Pourquoi empêcher de travailler ceux qui le souhaitent ? Nous sommes obligés de nous mélanger à ces fumeurs de crack, à ces voleurs du quartier."

La décision de justice concernant l'expulsion est attendue pour le 13 juillet prochain.

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