INFO FRANCE 3 - Après sa branche identité et sécurité, Safran pourrait vouloir vendre Safran Engineering Services (SES), son bureau d'études, qui emploie 1800 personnes en France dont 800 à Toulouse. Les syndicats s'inquiètent. La direction dément avoir pris sa décision.
C'était il n'y a pas si longtemps : le 27 septembre dernier, Safran inaugurait son immense bâtiment à Blagnac, sur la zone d'Andromède. Le géant de l'aéronautique y regroupaient ses activités toulousaines : sièges, labos de recherches, et... les 800 salariés de Safran Engineering Services, le bureau d'études du groupe.
Un bâtiment tout neuf, de 33 000 mètres carrés. C'est là que mercredi 31 mai, les salariés de Safran Engineering Services (à 80 % des ingénieurs) ont appris par les organisations syndicales lors d'une assemblée générale que le groupe envisageait de se séparer d'eux.
"C'est un coup de massue, explique un salarié. On ne s'y attendait pas vraiment. En plus, d'après les infos dont disposent les syndicats, la vente pourrait avoir lieu dès cet été".
"La direction affirme que rien n'est encore engagé ni même décidé, indique Martial Bourget, délégué syndical CFE/CGC. Mais nous savons que des contacts ont été pris avec d'éventuels acquéreurs, principalement des SSII (NDLR : sociétés de services en ingéniérie informatique). La décision pourrait être prise rapidement et la vente bouclée en quelques semaines".
Effectivement, contacté par nos soins, Safran, par l'intermédiaire de son service communication, confirme qu'aucune décision n'a été prise et qu'aucune information officielle n'a été transmise aux représentants du personnel. "Ce qui prime pour nous c'est le maintien de l'emploi", répond-on simplement. Pas question d'en dire plus.
Il faut dire que Safran est en pleine restructuration : le groupe emploie plus de 70 000 personnes dans le monde, réalisé un chiffre d'affaires de près de 18 milliards d'euros et est surtout en train de finaliser le rachat de Zodiac Aerospace, qui fera de Safran l'un des plus importants acteurs de l'aéronautique au monde.
A Toulouse, les 800 salariés de Safran Engineering Services, qui dépend de la filiale Safran Electrical & Power et compte de nombreux clients parmi lesquels évidemment Airbus, ont donc le sentiment de ne pas peser lourd dans le groupe. Ils s'inquiètent pour leur avenir. Vendus à une SSII, ils quitteraient un groupe prospère. Les emplois seraient-ils maintenus à Toulouse et en France ? Y aura-t-il des mobilités forcées ? L'acquéreur, en cas de perte d'un marché, serait sans doute plus fragile qu'un grand groupe et les emplois pourraient-ils alors être menacés ?
Des questions auxquelles ils espèrent obtenir rapidement des réponses. Safran vient de boucler la vente de sa branche Sécurité et Identité (ex-Morpho) pour 2,4 milliards d'euros. Safran Engineering Services est-elle la prochaine sur la liste ?