Le Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget, l'un des plus importants rendez-vous internationaux de présentation de matériels aéronautiques et spatiaux, ouvre ses portes lundi 19 juin. Avec l'inévitable duel entre Airbus et Boeing...
Le 52ème Salon aéronautique du Bourget s'ouvre sous très haute sécurité lundi, dans un contexte toujours porteur malgré un ralentissement des commandes, le tout sur fond de transformation numérique des outils de production.
Formellement inauguré lundi par Emmanuel Macron, le plus grand salon aéronautiquedu monde attend plus de 350 000 visiteurs du 19 au 25 juin, dont 150 000 professionnels, et 2 370 exposants.
Après les journées professionnelles du lundi au jeudi, le grand public pourra à compter de vendredi admirer les démonstrations aériennes et les avions disposés sur le "static", c'est-à-dire au sol, avec comme nouveautés cette année l'A321neo et l'A350-1000 d'Airbus, le Boeing 787-10 "Dreamliner" et le 737 Max 9 ou encore l'Antonov 132 D.
Coté militaire, le clou du spectacle sera la première en France du F-35A, l'avion de combat de dernière génération de l'US Air Force, développé par Lockheed Martin, qui effectuera des démonstrations en vol.
Le Rafale de Dassault Aviation volera également.
Quant aux Russes et Chinois, qui s'attaquent au segment moyen-courrier avec leursMC-21 et Comac C919, il faudra probablement attendre le prochain Bourget pour voir ces nouveaux appareils, au développement trop récent.
Commandes au ralenti
Côté commandes d'avions, cette édition ne devrait pas connaître le faste des précédentes. 2017 sera "très, très ralentie pour les commandes d'Airbus comme pour l'ensemble de l'industrie", a prévenu John Leahy, l'homme aux 15 000 Airbus vendus.
"Les compagnies aériennes doivent ralentir leurs commandes, reprendre leur souffle et commencer à absorber les avions commandés", a expliqué le directeur commercial d'Airbus, qui vivra l'un de ses derniers Bourget à ce poste.Priorité aux livraisons
Il y a deux ans, le Salon international de l'Aéronautique et de l'Espace (SIAE) - qui se tient en alternance avec le salon de Farnborough en Grande-Bretagne - avait enregistré près de 130 milliards de dollars de commandes, principalement des grands avionneurs Airbus et Boeing.Pour autant, on ne parle pas d'un retournement de marché. "Le transport de passagers connaît une croissance de l'ordre de 5,5% par an au niveau mondial, ce qui est énorme", relève Stephane Albernhe, expert en aéronautique au cabinet Archery Consulting.
"Les carnets de commandes sont historiquement hauts", poursuit-il et représentent huit à dix années d'activité. Le constructeur européen comptait à fin avril 6 715 avions en commande tandis que son rival Boeing en avait 5 704.
Dans ce contexte, la priorité de l'industrie va aux livraisons d'avions afin de capter la plus grande part possible de ce marché colossal. La tendance à long terme reste toujours favorable en dépit du tassement des commandes observé depuis un peu plus de douze mois.
Airbus, qui a publié récemment ses prévisions de marché à 20 ans, prévoit un doublement de la flotte d'avions dans le monde d'ici 2036.
Le géant européen, dont les projections s'accordent généralement avec celles de son concurrent Boeing, estime qu'il faudra produire 35 000 nouveaux appareils d'ici 2036, pour une valeur de 5 300 milliards de dollars.
Pour satisfaire cette demande, plusieurs groupes, notamment les équipementiers et motoristes, accélèrent le déploiement de technologies numériques dans leurs usines pour améliorer leur productivité. Certains feront la démonstration de leur savoir-faire durant le salon.
En l'absence de nouveau programme d'avion, tous les yeux seront tournés vers Boeing, qui devrait annoncer une nouvelle version de son moyen-courrier, le 737 MAX 10, afin de contrer l'insolente réussite de l'A321neo d'Airbus, la version allongée du best-seller du groupe.