Samuel Sandler, père et grand-père de trois des quatre victimes assassinées par Mohammed Merah dans l’école juive Ozar Hatorah le 19 mars 2012, est décédé ce vendredi 12 janvier à 78 ans. Une partie de sa famille est partie en Israël par crainte de la situation française. Il s'était encore confié récemment dans la presse après les attaques du Hamas sur Israël.
Dignité, maîtrise de ses émotions, rassembleur, Samuel Sandler, père et grand-père de trois victimes de Mohammed Merah lors de l'attentat terroriste à l'école Ozar Hatorah de Toulouse le 19 mars 2012, est décédé à l'âge de 78 ans. Suite au pogrom initié par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, il avait dit "Ces gens n'ont pas la moindre étincelle d'humanité." Il avait été fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
Le président du Consistoire de France, Elie Korchia, lui a rendu hommage sur son compte X (ex Twitter) : "J'apprends avec une infinie tristesse le décès de mon ami Samuel Sandler, qui était un Mensch et oeuvrait inlassablement pour maintenir vivante la mémoire de son fils Jonathan et de ses petits-fils Arié et Gabriel, victimes du terrorisme islamiste. Que sa mémoire soit bénie."
J'apprends avec une infinie tristesse le décès de mon ami Samuel Sandler,
— Elie Korchia (@ElieKorchia) January 12, 2024
qui était un Mensch et oeuvrait inlassablement pour maintenir vivante la mémoire de son fils Jonathan et de ses petits-fils Arié et Gabriel, victimes du terrorisme islamiste.
Que sa mémoire soit bénie. pic.twitter.com/pigmkDg6T0
Lors des attentats de 2012 à Toulouse, Samuel Sandler s'était beaucoup exprimé publiquement. Dans ses propos, il était toujours resté digne face à la tragédie qu'il traversait. Une figure dans la communauté juive toulousaine.
"Pacifier la société française"
"Il a toujours voulu pacifier la société française malgré les drames qu'il a vécus. La mort de son fils et de ses petits enfants devait servir à quelque chose. Il avait un souci de rassembler", a exprimé ce matin par téléphone Franck Touboul, à la tête du Crif Toulouse-Occitanie.
Je ressens une grande tristesse, cela nous ramène près de 12 ans en arrière. C'est un destin à la fois heureux et tragique. Heureux parce que malgré le fait que ses parents et sa famille ont été assassinés dans les camps de concentration nazis, il a reconstruit une vie épanouie professionnellement et familialement. Mais ensuite il est aussi le thermomètre de notre société, de la haine des juifs, ces enfants et ces petits-enfants ont été assassinés par un terroriste islamiste.
Franck Touboul, président du Crif Toulouse-Occitanie
Le président du Crif Toulouse-Occitanie évoque également l'actuel conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas : " Je crois savoir même que sa famille très proche est sur le front aujourd'hui dans l'armée israélienne. Il est à lui tout seul une synthèse du siècle qui s'achève et qui commence, avec cet antisémitisme qui tue. C'est un homme meurtri, qui a toujours su garder sa dignité. Il a toujours su garder le cap des valeurs républicaines, il a continué à aimer la France mais il l'a payé très cher. C'est un destin juif français qui dit beaucoup sur l'évolution de la société française."
Chevalier de l'Ordre national du Mérite
Latifa Ibn Ziaten, Mère d'Imad Ibn Ziaten, premier militaire assassiné à Toulouse par le terroriste Mohammed Merah en 2012 a elle aussi rendu hommage à Samuel Sandler :
"C'est avec une profonde tristesse et beaucoup d’émotion que je viens d’apprendre le décès de Monsieur Samuel Sandler qui a perdu son fils et deux de ses petits-fils lors de l’attentat du collège-lycée juif Ozar Hatorah le 19 mars 2012 à Toulouse. Hier encore je parlais de lui lors d’une conférence scolaire en Bretagne. Je salue son courage et sa résilience malgré la douleur. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et ses proches. Je vous garde dans mon coeur. Reposez en paix Monsieur Sandler."
Voir cette publication sur Instagram
Fils de Robert et Henriette, déportés et morts dans les camps de concentration, Samuel Sandler était ingénieur en aéronautique et très engagé dans la communauté juive. Il était président de l'association cultuelle israélite de Versailles. En raison de ses efforts pour rapprocher les communautés religieuses, il avait été fait Chevalier de l'Ordre national du Mérite.