Santé : les laboratoires baissent à nouveau le rideau, les kinés prêts à descendre dans la rue

Les laboratoires d'analyses et les kinésithérapeutes rejettent des mesures du gouvernement et de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), qui mettraient en péril leurs conditions de travail. Les premiers sont en grève cette semaine tandis que les seconds ne s'interdisent pas de manifester.

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Début d'année sous le signe de la colère pour plusieurs professionnels de santé. Après les médecins en grève fin 2022, c'est au tour des laboratoires d'analyses de cesser le travail entre le 9 et le 15 janvier 2023. Ou plutôt de recesser le travail : à la mi-novembre 2022, la majorité des laboratoires s'étaient déjà mis en grève, car ils contestaient la réduction de leur budget de 250 millions d'euros souhaitée par le gouvernement. 

"Alerter le public"

Ce sont pour des raisons similaires qu'ils ont décidé de fermer leurs portes cette semaine. "La colère de la profession est unanime" souligne Richard Fabre, président des biologistes d'Occitanie. "On veut alerter le public sur le changement de modèle souhaité."

"Les économies tarifaires que nous demande le gouvernement sont particulièrement excessives" ajoute-t-il, d'autant que "l'enveloppe consacrée à la biologie médicale n'a quasiment pas augmenté" d'après lui. 

Les laboratoires ont engrangé 800 millions d'euros suite à l'épidémie de Covid-19, selon le président. Bien loin des 3 milliards d'euros avancés par le ministre de la Santé, qui fait passer les laboratoires pour des "profiteurs de guerre" critique Richard Fabre.

"Les dés sont pipés !"

Les économies souhaitées par le gouvernement, 1.3 milliards d'euros sur trois ans, sont donc excessives selon lui. "Dans ce cas, cela impacterait le service de proximité des laboratoires. Certains pourraient fermer partiellement. On a déjà des déserts médicaux, on pourrait avoir des déserts des labos" pense-t-il. 

Ces laboratoires n'ont plus vraiment la main pour négocier, d'après Richard Fabre. "Il n'y a plus de négociations, on ne sent aucun effort. Le directeur de la CNAM pourra prendre les décisions qu'il souhaite à partir du 1e février. Les dés sont pipés !" s'inquiète-t-il. 

Cette semaine, tous les laboratoires sont donc fermés, sauf ceux dans les cliniques et les hôpitaux, "le but n'étant pas que les personnes hospitalisées aient des soucis" conclut Richard Fabre. 

Pour les kinés, "être payés à ce prix-là, ça fait mal"

L'indignation se concentre sur le montant de la consultation chez les kinésithérapeutes. Aujourd'hui, il est fixé à 16.13€ pour 30 minutes de rendez-vous. Trop peu, selon eux. "Être payés ce prix-là après cinq ans d'études, ça fait mal. C'est une perte de reconnaissance" s'emporte Caroline Sacchiero-Vicaigne, kinésithérapeute et membre du syndicat Alizé.

"Cela devient compliqué de faire des soins de qualité." D'autant qu'elle, comme d'autres praticiens, s'occupent de certains patients plus de 30 minutes si besoin.

"S'il faut aller dans la rue, on ira"

Parmi les mesures souhaitées par la profession, l'augmentation de 1.93€ de la consultation (promise par la CNAM) appliquée dès juin 2023, et non pas étalée sur trois ans. "Le calendrier fixé par la CNAM n'est pas acceptable" revendique la syndicaliste, qui affirme que ses revenus ont diminué de 18% à cause de l'inflation. 

Les négociations ont été entérinées, mais l'avenant n'a pas été signé par le syndicat Alizé. "On est toujours en contact avec des cabinets ministériels mais ça n'avance pas beaucoup, voire pas du tout" indique Caroline Sacchiero-Vicaigne. "S'il faut aller dans la rue, on ira."

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