Grève des médecins : "Le gouvernement joue l'essoufflement mais on ne s'essoufflera pas"

Depuis lundi 26 décembre 2022, les médecins généralistes sont en grève. Ils appellent à une hausse des tarifications des consultations. Une revendication restée sans réponse pour l'heure, alors la grève se poursuit cette semaine.

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"Devant l'absence d'écoute de la part du gouvernement face à nos revendications, la grève se poursuit", peut-on entendre sur les boîtes vocales de nombreux médecins généralistes, ce lundi 2 janvier 2022.

Les portes des cabinets resteront closes, comme c'est le cas depuis le 26 décembre. La semaine dernière, 70% des médecins généralistes d'Occitanie étaient en grève pour répondre à l'appel du collectif Médecins pour Demain qui se mobilise pour une modification tarifaire. 

Cette semaine, nombreux sont les praticiens toujours mobilisés.

Une consultation à 50 € ?

Les médecins demandent une revalorisation de l'acte médical. En Europe, une consultation coûte en moyenne 45 euros contre 25 euros en France. Un prix trop bas selon les praticiens.

Sur les 25 euros de la consultation, nous avons 50 % de charges. Il faut savoir que le coût de fonctionnement des maisons de santé avec des médecins salariés est estimé à 70 euros par patient.

Benoît Hatton, représentant du collectif Médecins pour Demain dans l'Hérault

Les généralistes sont des médecins conventionnés, leurs tarifs sont encadrés par la Sécurité Sociale. Jean-Christophe Calmes, médecin à Frontignan et représentant des médecins généralistes d'Occitanie, détaille : "Nous sommes en cours de négociation : un euro d'augmentation sur le prix de la consultation correspond à 350 millions d'euros pour la sécurité sociale, donc si on augmente ne serait-ce que de 5 euros, on augmente le budget de 1,5 milliard d'euros par an !"

Les soins à domicile en jeu

"Pour que les médecins se décident à faire grève, il faut qu’ils en aient gros sur la patate, c'est un cri de désespoir, d’alerte", exprime Jean-Christophe Calmes. 

Un cri d'alerte face à la prise en charge des patients âgés. La population vieillit et les médecins généralistes appellent à plus de moyens pour adapter leur pratique.

La prise en charge des patients âgés nécessite du temps, je passe 25 minutes voire plus aux domiciles en fonction des pathologies. Aujourd'hui, on n'a plus le temps et on doit nous redonner les moyens pour permettre aux patients de rester chez eux.

Jean-Christophe Calmes, représentant des médecins d'Occitanie

Une revalorisation tarifaire pour assurer aussi de meilleures conditions dans les cabinets comme l'explique Marc Ferrand, médecin installé dans l'Aveyron et porte-parole de Médecins pour Demain : "C'est pour qu'on arrive à redonner du soin de qualité aux patients, on n'a ni les moyens d'embaucher ni d'acheter du matériel correct."

Les urgences surchargées

Les portes des cabinets sont closes et les médecins restés ouverts peu disponibles pour se rendre aux domiciles des malades, alors la solution de secours reste les urgences. 

"On remercie nos confrères urgentistes qui soutiennent le mouvement, mais il faut une réforme rapide pour sortir de cette situation car si on ne fait rien dans les prochaines années, ça va être une catastrophe pour la médecine libérale", confie Marc Ferrand.

Les services hospitaliers sont surchargés. Les cabinets restés ouverts aussi, comme celui de Jean-Christophe Calmes, solidaire mais avant tout disponible pour assurer le soin : "Il y a plus d'attente et un véritable surbooking pour les médecins : un patient toutes les 12 minutes dans mon cabinet."

Une réponse du gouvernement attendue

Après une semaine de mobilisation, le dialogue n'a pas vraiment été établi entre les médecins mobilisés et le gouvernement. Marc Ferrand, porte-parole du collectif Médecins pour Demain, détaille : "Le gouvernement joue l'essoufflement mais on ne s'essoufflera pas. On a eu un semblant de réponse de M. Braun [Ministre des Solidarités et de la Santé NDRL] mais on n'a aucune proposition concrète." 

Cette réponse, c'est la promesse d'un entretien avec les différents syndicats après la manifestation nationale prévue à Paris ce jeudi 5 janvier. 

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