Sécheresse : "la situation peut s'aggraver très vite", malgré les pluies, des moyens renforcés pour soutenir le débit de la Garonne

Sur le papier, 2024 s'annonce comme une année plus tranquille sur le front de la sécheresse. Les pluies du printemps ont rempli les réserves. Mais cet équilibre reste très fragile. Car la neige à déjà fondu et les rivières sont très réactives. Le niveau de la Garonne peut baisser à tout moment.

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Difficile d'imaginer que la sécheresse pourrait à nouveau toucher la région après toutes les pluies du printemps. Et pourtant, avec la neige qui a déjà fondu, l'équilibre de ce mois de juin peut se rompre à tout moment. 

"Très dépendants de la pluie"

L'image d'une Garonne à sec semble appartenir au passé, tant notre région a été arrosée pendant les mois d'avril et mai avec des records de pluviométrie. Au 1er juin, 70% des nappes phréatiques présentaient des niveaux au-dessus des normales. A priori rassurant, mais en fait, pas tant que ça. 

Dans un communiqué publié cette semaine, le SMEAG, chargé du soutien d'étiage de la Garonne rappelle que cet équilibre est très fragile : "Nous ne voulons pas être alarmistes", explique Franck Solacroup. "Mais aujourd'hui, toutes les neiges ont fondu, nous sommes très dépendants de la pluie et ça peut bouger très vite. Cette situation pourrait devenir récurrente avec le changement climatique". 

Des années atypiques

Et il rajoute : "S'il y a des pluies régulières, tout ira bien. Mais s'il s'arrête de pleuvoir, la situation peut très vite s'aggraver. Les rivières sont très réactives et leur niveau peut chuter brutalement". À cela s'ajoutent les prévisions météo à moyen terme de Météo France, qui annonce pour les trois prochains mois des températures supérieures aux normales avec des risques de période de canicule.  

Depuis 3 ans, l'hexagone connaît des années atypiques en matière de météo. 2022 avec une sécheresse hivernale, 2023 avec une sécheresse tardive en automne et 2024 s'annonce encore différente : "Tous les modèles que nous avions à notre disposition ne fonctionnent pas cette année", affirme Franck Solacroup. 

75 millions de m3 d'eau 

De quoi inquiéter le SMEAG : "Nous sommes incapables de définir précisément le moment où le débit de la Garonne sera en deçà des satisfactions d'usage", confirme le syndicat mixte. "Cela peut-être dès le 10 juillet ou arriver un mois plus tard à la mi-août. C'est un mois d'incertitude pour savoir quand déstocker de l'eau des barrages des Pyrénées". Pour se préparer à une éventuelle nouvelle sécheresse cet été, le SMEAG a déjà passé un contrat avec EDF qui prévoit le déstockage de 75 millions de m3 d'eau, c'est 2 millions de plus qu'en 2023. 

"On a besoin de plus en plus de volume et de plus en plus de débit et on doit diversifier pour répondre à tous les besoins le long des 500 km de la Garonne", précise le SMEAG. Le projet européen de ré alimentation des nappes souterraines de la Garonne permettra d'aller plus loin, en exportant de l'eau plus fraîche dans les nappes et en évitant l'évaporation des eaux.  

Appel à la sobriété

"Aujourd'hui c'est le secteur de l'Ariège qui est le plus à risque", reconnaît Franck Soulacroup. "Les barrages de Monbel, De Mondely, de la Ganguise et de Balerme sont moins remplis qu'en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées et le débit des rivières est déjà bas". Cette anomalie a déjà conduit le préfet du département à prendre un arrêté de vigilance pour sensibiliser les populations.

La préfecture de Haute-Garonne a fait de même ce vendredi 21 juin. Il n'y a pas encore de restrictions d'eau dans la région mais la prudence reste de mise. Pour sécuriser l’eau potable, les besoins agricoles et industriels tout en préservant la biodiversité de la Garonne, le SMEAG réaffirme que "le soutien d’étiage doit s’accompagner, toute l’année, d’une mobilisation de chacun en particulier sur la sobriété de nos consommations". 

Il est possible de suivre au quotidien l’évolution de la situation et de visualiser la Garonne dans Toulouse sur le site du Smeag.

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