Sécheresse. Recharger la nappe phréatique, la solution innovante testée en Haute-Garonne pour lutter contre le manque d'eau

Les périodes de sécheresse comme en 2022 vont se multiplier dans les années à venir. Face au défi de la gestion de l'eau, une expérimentation de recharge de la nappe phréatique est en cours en Haute-Garonne. En favorisant le phénomène d'infiltration l'hiver, le débit de la Garonne pourrait rester suffisant en été pour tous les usages.

C'est une expérimentation à grande échelle et pourtant quasi-invisible en surface. Sur une zone de 100 km2 entre Cazères et le Fousseret au sud de la Haute-Garonne, des canaux et fossés ont été creusés ou réhabilités. Un réseau qui peut être alimenté à volonté grâce à l'eau du canal de Saint-Martory, excédentaire en période hivernale.

Cette eau va ensuite lentement s'infiltrer dans le sol et la nappe phréatique pour ressortir en été dans la Garonne. Les initiateurs du projet espèrent qu'il permettra au fleuve de conserver un débit suffisant pour répondre à tous les usages (industriels, agricoles et particuliers), même en période de sécheresse.

Le potentiel de stockage est de 5 à 10 millions de m3

Sébastien Vincini

Président du conseil départemental de Haute-Garonne

Ce projet d'un coût de 2 millions d'euros est porté par la région Occitanie, le département de Haute-Garonne, l'Agence de l'eau, Réseau 31 et le Bureau géologique national. Pendant 4 ans, les niveaux d'eau seront surveillés pour confirmer le bienfondé de cette expérimentation. Le suivi scientifique permettra aussi de s'assurer de l'absence de polluants et que le mélange des eaux de surface avec la nappe phréatique n'a pas d'impact sur la qualité de l'eau.

Les porteurs du projet l'assurent, il n'y a pas de captation excessive de l'eau. Dans ce cas précis, il s'agit d'amplifier le phénomène naturel d'infiltration grâce au réseau de canaux et de fossés. Une eau qui sera ensuite restituée dans la Garonne et donc utilisée par les agriculteurs, les industriels et les particuliers. Tout l'approvisionnement du bassin toulousain dépend en effet du fleuve, quels que soient les usages. 

Il n'y a pas de conflit d'usage. Le but est d'utiliser l'eau en hiver, quand il n'y a pas de tension sur la ressource.

Marine Picart

Chef de projet Réseau 31

Une expérimentation similaire est menée dans le Lot-et-Garonne mais celle de Haute-Garonne est l'une des plus importantes d'Europe par son ampleur. Un projet qui vise à amplifier le mécanisme naturel d'infiltration, il n'y a pas de stockage de l'eau dans des retenues artificielles. Et contrairement aux méga-bassines de Sainte-Soline réservées à l'usage d'une trentaine d'exploitations agricoles, l'eau est ici restituée dans le milieu naturel et reste donc un bien commun.

Une réponse au changement climatique

Il faudra attendre quatre ans et les résultats de l'expérimentation pour savoir s'il s'agit d'une réponse crédible face aux conséquences du changement climatique. Mais même si le procédé s'avère efficace, il ne sera qu'une partie de la solution. 

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