SNCF. Ligne à grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux : les opposants dans l'attente d'une décision de justice "cruciale" pour suspendre les travaux

Après deux reports, la justice examinait, ce lundi 16 septembre 2024, sur un recours de militants écologistes visant à suspendre les premiers travaux d'aménagement de la future ligne à grande vitesse de la SNCF entre Toulouse (Haute-Garonne) et Bordeaux (Gironde). Décision attendue dans les prochaines heures.

C'était une audience particulièrement attendue par les associations de défense de la nature. Après deux reports au mois d'août dernier, le tribunal administratif de Toulouse examinait, ce lundi 16 septembre 2024, la demande de suspension des premiers travaux d'aménagement ferroviaires liées à la future LGV (ligne à grande vitesse) Toulouse-Bordeaux.

Une quatrième voie SNCF le long de la Garonne

"Pour faire arriver les TGV, la SNCF n'a pas trouvé d'autres options que de passer dans un des derniers endroits de nature au nord de Toulouse" expliquait, il y a encore quelques jours, le coprésident des Amis de la Terre de Midi-Pyrénées. Au cœur de ce dossier concernant les aménagements ferroviaires déjà lancés par la SNCF, il y a la création d'une quatrième voie pour les trains en bordure du canal latéral de la Garonne.

Ces travaux vont faire disparaître tout un pan de végétation "qui sert de corridor pour la faune et abrite la biodiversité", avancent les militants qui occupent d'ailleurs depuis le 31 août des arbres pour éviter leur coupe du côté de Saint-Jory.

Si ces arbres sont coupés avant même la décision sur le fond, ce sera irréversible. De la même façon, si des espèces protégées sont détruites, personne ne pourra les ressusciter.

Jean Olivier, co-président des Amis de la Terre Midi-Pyrénées

Destruction de la nature, absence de recherche de solutions alternatives, étude d'impacts présentée par SNCF trompeuse... Tels sont les arguments défendus par les associations qui demandaient au juge la suspension immédiate des travaux en urgence, sachant que l'autorisation environnementale permet à la SNCF de couper les premiers arbres depuis le 1ᵉʳ septembre.

La décision du juge sur ce référé est attendue dans les prochaines heures, voire demain ou mercredi au plus tard.

Autorisation environnementale accordée

Ces aménagements ferroviaires au nord de Toulouse (AFNT) ont été validés par le biais d'une autorisation environnementale début février 2024.  Et ce, après l'avis favorable d'une commission d'enquête qui, dans son rapport, reconnaît pourtant des inconvénients au projet :

"Le projet a reçu un avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature pour la demande de dérogation d’espèces protégées et un avis partagé de l’Autorité environnementale. Le projet impacte le canal latéral à la Garonne et un peu plus de deux hectares de zones humides."

L'autorisation environnementale accordée par le préfet de Haute-Garonne fait l'objet d'une autre procédure en justice des associations opposées au projet de LGV. Elles ont déposé un recours en juin 2024 pour obtenir l'annulation de cet arrêté préfectoral s'appuyant sur l'avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature. Cette décision sur le fond ne devrait pas être rendue avant plusieurs mois.

Ce projet de ligne à grande vitesse est le nouveau front de contestation des associations après celui de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Avec le même mode opératoire orchestré par le Groupe national de surveillance des arbres : celui des écureuils et de "grimpeurs" qui occupent les arbres sur les tracés d'aménagement.

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