Le trafic de drogue et les casseurs obligent le patron d'un McDonald's à fermer son restaurant en plein centre-ville

Trafiquants de drogue, casseurs lors des manifs. Michel Réglat gérant de plusieurs restaurants Mac Donald's à Toulouse dit stop. Il fermera l'un de ses fast food, boulevard de Strasbourg.

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C'est décidé. Le McDonald's situé boulevard de Strasbourg, en face de la station de métro Jeanne D'Arc à Toulouse fermera le 30 novembre 2023. Michel Réglat, son gérant, à la tête de 5 restaurants de la chaîne de fast-food, veut arrêter les frais. Il nous explique pourquoi dans le détail. 

Quelles sont les raisons qui vous poussent à fermer ce fast-food très bien placé au centre de Toulouse ? 

On a décidé de fermer ce restaurant, ouvert il y a 8 ans, en raison des difficultés d'exploitation au quotidien. Les conditions de travail pour mes salariés ne sont pas bonnes. On a des points de deal de drogue en permanence devant la porte, je n'en peux plus. On a des bagarres, des coups de couteau. Il y a une dizaine de jours, un homme a été poignardé, juste à côté. On est situé juste en face du métro Jeanne d'Arc, mais plus personne n'ose en entrer ou en sortir. Les gens évitent même le trottoir. À cela se rajoutent, les casseurs lors des manifestations, qui mettent le feu aux parasols de la terrasse qu'ils prennent pour dresser des barricades. On a changé trois fois les vitres en un an et demi. On a perdu 30 à 35 % du chiffre d'affaires, mais on a la chance de pouvoir compenser les pertes avec les autres restaurants. Les casseurs, ce n'est pas quotidien. La drogue oui. 

Est-ce un phénomène récent ? 

Depuis deux ans, cela s'est amplifié. Je l'attribue à un déplacement des dealers qui étaient à côté Place Arnaud Bernard, suite à un gros nettoyage. On a averti 20 fois la police qui les arrête régulièrement  mais ensuite, ils reviennent. Il s'agit de mineurs isolés, sans papier et qui sont très certainement exploités par des trafiquants pour se faire un peu d'argent. L'endroit est idéal pour eux, car on est à proximité de deux lycées, c'est leur clientèle. En deux ans, on a raccourci les horaires du restaurant, la mairie nous a mis une caméra. Rien ne les dissuade. On a même embauché des vigiles. Mais les pauvres, ils ont à peine le dos tourné que les bagarres recommencent. Ils ne sont pas armés, ils ont peur de se prendre un coup de couteau. Les autres commerçants n'en peuvent plus non plus, mais ce sont des indépendants, ils sont condamnés à subir. Les riverains sont à bout aussi. Le phénomène n'est pas propre à Toulouse. C'est pareil dans toutes les grandes villes. 

Que vont devenir vos salariés ?

On a discuté avec les délégués du personnel et je leur ai proposé cette solution de fermeture.  Ils m'ont confirmé que c'était la bonne. Le plus tôt, c'est le 30 novembre. Le restaurant emploie 15 salariés, 13 vont demander à être mutés dans un autre Macdo. Deux veulent partir. Je gère quatre autres MacDo et il y en a deux autres qui viennent ou vont ouvrir, à la gare et bientôt à Saint-Pierre. À Esquirol, notre restaurant est aussi en face du métro. Et on n'a pas ce problème. Moi, j'ai toujours peur qu'il se passe quelque chose pour mes salariés. Les filles se font insulter quand elles sortent du boulot. Elles ne veulent même plus ramasser les plateaux en terrasse. C'est ma responsabilité d'employeur de protéger mes salariés. Ce que je crains, c'est que le phénomène se déplace à nouveau à Compans Cafarelli ou ailleurs. On avait eu le même problème à Cugnaux il y a quelques années. La police était intervenue. On n'a plus été embêté, mais les dealers étaient revenus s'installer 400 mètres plus loin. 

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