SPECTACLE. L'univers féérique de "Rusalka" ouvre la saison de l'Opéra National du Capitole

Du 6 au 16 octobre, le Théâtre du Capitole métamorphose sa scène pour accueillir les somptueux décors de "Rusalka". Un opéra enchanteur directement inspiré de « La Petite Sirène », composé par Antonín Dvořák, virtuose tchèque et auteur de la "Symphonie du Nouveau Monde".

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[Partenariat] La luminosité se tamise, les températures se radoucissent et une sorte de jolie mélancolie s’immisce dans l’atmosphère. Pas de doute, le charme automnal a bien pris possession de la région. Et si cette saison est souvent synonyme de spleen, elle reste néanmoins la plus envoutante et mystique de toute ; à l’image de la nouvelle coproduction proposée par l’Opéra National du Capitole et l'Israeli Opera Tel-Aviv-Yafo. 

Du 6 au 16 octobre, le conte lyrique en trois actes, Rusalka, composé par Antonín Dvořák d’après le livret de Jaroslav Kvapil, ouvre la nouvelle saison de la Maison. Et de quelle manière ! Des décors fantasmagoriques, des artistes talentueux aux voix cristallines et une histoire universelle et fascinante inspirée d’un conte que tout le monde chérie.  

"Rusalka" ou comment l’opéra s’empare de "La Petite Sirène"

Rusalka raconte l’histoire d’une nymphe, qui, pour qu’elle puisse conquérir l’amour d’un jeune prince qui vient souvent se baigner dans son lac, demande à la sorcière Ježibaba de lui donner forme humaine. Mais le prix à payer est très lourd : elle perdra l’usage de sa voix et sera éternellement damnée si son amour n’est pas réciproque. Le Prince, d’abord séduit par la beauté de Rusalka, se lasse de son perpétuel silence et s’éprend d’une Princesse étrangère. Trahie, Rusalka est perdue et lorsque le Prince accablé de remords cherche à la retrouver, elle lui avoue que si elle lui donne le baiser qu’il lui réclame, il en mourra. Le Prince l’enlace et meurt dans ses bras. Après cette dernière étreinte, Rusalka disparaît pour toujours au fond du lac.

Bien sûr, on reconnaît dans Rusalka de nombreuses sources : L’Ondin, du tchèque Karel Jaromir Erben ; Ondine de l’allemand Friedrich de la Motte-Fouqué et évidemment, La Petite Sirène d’Andersen. Néanmoins, l’œuvre de Dvořák et Kvapil se démarque en dépeignant le monde des humains comme maléfique à la différence des contes cités plus haut qui ont tendance à réserver cette description au monde surnaturel des nymphes. En ce sens, Rusalka n’est-il pas un opéra plus proche du monde réel que ce que l’on pouvait imaginer ? En savoir plus sur Antonín Dvořák

Des décors créés par le maître des rêves en personne, Stefano Poda

Il y a quelques semaines, l’Opéra National du Capitole dévoilait déjà des images inédites de sa nouvelle production, laissant entrevoir la grandiosité des décors de Rusalka. Et déjà nous étions scotchés !

[Stefano Poda] est un maître de l'image et Rusalka est justement un enchanteur et énigmatique livre d'images. L'opposition sans doute irréconciliable entre le monde naturel et le monde technologique de l'homme résonne plus que jamais à notre époque et c'est tout le sujet de ce conte qui traverse toute la culture européenne.

Christophe Ghristi, directeur artistique

Stefano Poda, metteur en scène italien, que nous pourrions surnommer "Sandman" ou "Morphée" tant l’imaginaire prend matière sur scène, réalise une prouesse technique remarquable sur cet opéra avec une scénographie impressionnante. « La force de l’inconscient est toujours de montrer et d’amplifier les courants souterrains que nous voulons ignorer…Le décor de Rusalka agit de la même manière, en représentant ce voyage de visions d’une façon onirique et hallucinée. » - Stefano Poda, propos recueillis par Dorian Astor.

[…] l’opéra, c’est d’abord, chez moi, la négation du réel.

Stefano Poda, metteur en scène 

En réalisant lui-même décors, costumes, chorégraphie et lumière, en collaboration avec les ateliers du Théâtre du Capitole, Stefano Poda parvient à monter un monde parallèle de toute pièce et donne vie au conte tel qu’il l’a imaginé. « Après des années de recherches sur la lumière, sur la sculpture, sur le costume, sur le corps en mouvement, sur l’élocution, je me suis forgé un code de représentation « à moi ». Mettre en scène devient ainsi un long processus de travail en commun dont tous les gestes ainsi que tous les détails techniques ou esthétiques sont porteurs de sens. » - Stefano Poda, propos recueillis par Dorian Astor.

Anita Hartig : la voix d'une sirène pour en incarner une autre sur scène

Cette nouvelle production de Rusalka réunit une distribution exceptionnelle avec notamment la présence de la grande soprano roumaine Anita Hartig, qui jouera, dès le 6 octobre, sa première Rusalka.

Je suis si heureuse de faire mes débuts dans ce rôle à l’Opéra national du Capitole, une maison qui a fait preuve de bienveillance tout au long de ma carrière et où j’ai eu le plaisir de chanter mes rôles préférés : Marguerite, Violetta et à présent Rusalka.

Anita Hartig

Propos recueillis par Dorian Astor 

Un rôle qui représente un vrai défi technique de par sa complexité psychologique et les tessitures qu’il requière. Avec elle, sur scène Aleksei Isaev (Vodnik), Piotr Buszewski (Le Prince), Béatrice Uria-Monzon (La Princesse étrangère), Claire Barnett-Jones (Jezibaba), Valentina Fedeneva (Première Nymphe), Louise Foor (Deuxième Nymphe), Svetlana Lifar (Troisième Nymphe), Fabrice Alibert (Le Garde forestier / Le Chasseur) et Séraphine Cotrez (Le Garçon de cuisine).

La troupe sera accompagnée par l’Orchestre du Capitole, dirigé par Frank Beermann, avec le Chœur du Capitole, sous l’égide de Gabriel Bourgoin.

 

Un conte onirique et fascinant à découvrir absolument avec vos enfants ! Je réserve mes places 

 

France 3 Occitanie est partenaire de l’Opéra National du Capitole Toulouse.

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