Karen Cassuto est en Israël depuis une semaine pour un projet de film personnel sur la vie de son père. Journaliste à Toulouse (Haute-Garonne) et à Marseille (Bouches-du-Rhône), elle nous raconte ces deux jours d'angoisse et comment elle a vécu cette attaque du Hamas contre Israël.
L'attaque du Hamas en Israël aurait déjà fait près d'un millier de morts en 48 heures. À ce jour, il y aurait 600 victimes du côté israélien, 370 du côté palestinien et plusieurs milliers de blessés des deux côtés.
Karen Cassuto est journaliste à Marseille (Bouches-du-Rhône) et à Toulouse (Haute-Garonne), notamment pour France 3. Elle était en Israël depuis une semaine pour un projet personnel, avec son père et sa belle-mère. Lorsque l'attaque terroriste l'a rattrapé..
Contactée par téléphone, Karen nous raconte ces deux jours d'angoisse.
"Nous étions à Beer-Sheva, quatrième ville d’Israël à 40 kilomètres de Gaza lors de l'attaque. Nous étions ici pour tourner un film sur mon père et on devait aller dans le désert du Néguev pas très loin de Beer-Sheva". Ce lundi 9 octobre 2023, Karen vient juste d’arriver à Tel Aviv avec son père et sa belle-mère. "Ça y est, je suis rassurée et je respire".
"Pour venir jusqu’à Tel-Aviv, c’était compliqué, on a longé la bande de Gaza à gauche et le ciel était gris noire à cause de la fumée des roquettes".
Lorsque l’on ouvrait les fenêtres, ça sentait le feu d’artifice. C’était vraiment horrible. On a croisé des chars de l’armée, plusieurs checks point avec des policiers.
Karen Cassuto
Karen Cassuto revient sur les deux derniers jours qu'elle a vécu à Beer-sheva avant de rejoindre Tel Aviv. "On a été réveillé par les sirènes et les bruits de roquettes un peu après 6 heures samedi matin. On est allé dans le bunker municipal situé à 200 mètres de notre Airbnb".
Tu descends 3 escaliers et tu arrives dans une pièce blindée avec deux toilettes.
Karen Cassuto
"Lorsque l’on ressortait pour avoir du réseau et envoyer des nouvelles à nos familles, on entendait beaucoup de bruit de roquettes et on voyait les fumées noires à proximité, c’était très proche de nous et très stressant".
"Les alarmes ont moins sonné. Nous sommes donc retournés dans notre appartement pour y rester enfermé toute la journée. L’ambiance était pesante, personne ne circulait dans les rues, tout était fermé. On y est resté confiné. C’était très dur comme sentiment".
Le ciel était gris noir, on entendait tout le temps des avions, des hélicoptères et des explosions. Nous n’avons pas trop dormi, les portes et les fenêtres ne faisaient que trembler.
Karen Cassuto
"On est plus ou moins habitué à voir ce genre de conflit dans la presse ou à la télévision mais là, de le vivre de cette manière et d’entendre tous ces bruits, c’était très difficile et hyperstressant. Cela fait deux jours que l’on ne dort pas beaucoup".
Des évènements qu'elle raconte ces dernières heures en direct pour FranceInfo.
Retour en France en urgence
"Nous sommes bien arrivés à Tel-Aviv, il y a des gens dans les rues et des magasins ouverts. On est vraiment soulagé mais c’est quand même une situation bizarre, ici, c’est comme s’il n’y avait pas de guerre à quelques kilomètres".
"Mon retour est prévu demain mardi et j’ai trouvé un vol retour pour mon père et sa femme mercredi. Ils devaient rester jusqu’au 20 octobre. Cela a été un vrai casse-tête pour les billets retour".
"Les compagnies aériennes ne remboursent pas les billets. Les assurances nous disent que, tant que l’on n’est pas malade, ils ne feront rien parce qu’il n’y a pas de clause de guerre dans les contrats. C’est hallucinant. Donc nous avons dû racheter deux billets pour pouvoir rentrer en France".