Les radars automatiques existent depuis maintenant 20 ans. Progressivement installés à travers toute la France, ils ne sont pas moins de 4600. De nombreux radars ont été dégradés en 2018 avec le mouvement des Gilets jaunes dans l'ancienne région Midi-Pyrénées.
C'est un flash emblématique qui reste dans les esprits et laisse des mauvais souvenirs. Les radars automatiques fêtent leurs 20 ans cette année. Le 27 octobre 2003, le premier radar était inauguré sur la RN 20 dans le département de l'Essonne. Le lendemain, il était déjà dégradé.
Au fur et à mesure, leurs installations se développent dans l'Hexagone. Aujourd'hui, il y en a 4600. Sur ses routes, la région Occitanie en compte 394. De tout temps détestés par les automobilistes, les radars ont connu des dégradations conséquentes entre 2018 et 2019, avec le mouvement des gilets jaunes.
2106 dégradations de radars en tout genre
Un rapport publié par le Sénat revient sur les chiffres marquants des destructions de radars en tout genre dans les départements. En 2018, 10 371 d'entre eux ont connu des dégradations plus ou moins importantes pour un coût total de 33 millions d'euros. Cela représente trois-quart des radars existants à l'époque.
Dans l'ancienne région Midi-Pyrénées, entre 2018 et 2022, 2106 radars ont été dégradés. 123 d'entre eux l'ont été de manières lourdes, classés "irréparables" dans le rapport du Sénat.
Le département du Tarn est celui qui a connu le plus de dégâts sur ses radars : 423, dont 27 mis hors d'état. À l’inverse, c'est le département des Hautes-Pyrénées qui a été le moins concerné par ces destructions, avec 98 cas recensés.
"Les automobilistes ont le sentiment d'avoir été piégés"
Après 2019, les dégradations ont progressivement chuté pour atteindre environ le même seuil qu'en 2016, avec 2895 détériorations. Ils restent tout de même très impopulaires...
"Il faut les enlever", s'exclame un automobiliste dans le micro de France 3 Occitanie. D'autres font preuve de ruse pour éviter d'être flashé : "Je mets des applications pour les traquer et du coup comme la plupart des gens je pile devant et après, je reprends ma vitesse habituelle".
Les usagers de la route pointent aussi la sanction financière quand ils se font flasher pour excès de vitesse. Olivier Vercellone, l'avocat spécialiste du droit de la circulation routière explique : "Ils ont le sentiment majoritairement d'avoir été piégés puisque c'est souvent sur les zones qui ne paraissent pas a priori dangereuses. Pour nombre d'entre eux, ce sont des petits excès de vitesse qui ont des conséquences sur le plan financier mais surtout sur la validité de leur permis".
Chaque année, les radars automatiques enregistrent 14 millions de procès-verbaux pour une recette de 900 millions d'euros par an. En 20 ans, ils auraient permis de limiter par deux le nombre de morts sur les routes.
