L'ensemble des personnels soignants et non soignants des hôpitaux et des cliniques auront l'obligation d'être vacciner contre le Covid avant le 15 septembre prochain. Au CHU de Toulouse, 73,5% des personnels ont déjà reçu les deux doses du vaccin.
Depuis l'annonce du président de la République lundi soir, le CHU de Toulouse relance une grosse campagne de vaccination contre le Covid ce mardi au sein de ces établissements pour l'ensemble de son personnel.
16 000 personnes doivent être vaccinées avant le 15 septembre
Au total, 16 000 personnes travaillent dans les hôpitaux de Toulouse. Elles vont devoir être vaccinées au 15 septembre comme l'a annoncé le chef de l'Etat. La vaccination contre le Covid 19 devient obligatoire pour les soignants et les non soignants qui travaillent dans les hôpitaux ou les cliniques.
Nous organisons des réunions ce mardi pour rebondir sur les annonces d'hier. Notre objectif n'est pas de contraindre mais bel et bien de faire un maximum de pédagogie. Un peu plus de 73% de notre personnel a déjà reçu deux doses, nous avons un excellent niveau de vaccination. Si on débute maintenant, on peut atteindre les 100% sans difficulté.
Eviter les sanctions
La direction du CHU de Toulouse relance donc ses offres de vaccination dès cette semaine au sein de ces établissements cinq jours sur sept et compte convaincre les derniers réfractaires ou les plus inquiets.
" Pour le moment, on ne parle pas de coercition, ni d'obligation tant qu'il n'y aura pas de précisions sur d'éventuelles sanctions de la part du gouvernement, poursuit Véronique du Crest. Mais on veut éviter des mesures drastiques qui risqueraient d'être compliquées pour tout le monde, on ne veut pas en arriver là. On compte sur la pédagogie et l'effet d'entraînement. "
Des soignants montrés du doigt
Mais du côté de certains syndicats, on est beaucoup moins optimiste. L'annonce d'Emmanuel Macron passe mal chez les soignants.
Beaucoup de soignants sont très en colère. Ils se sentent montrés du doigt avec cette obligation vaccinale alors qu'ils sont déjà épuisés. Surtout, ils n'ont plus confiance dans ce gouvernement. Alors les menacer de sanctions, cela ne passe pas.
Pauline Salingue déléguée syndicale CGT dénonce la méthode. " Je suis pour la vaccination. Mais le fait de se faire contraindre par un gouvernement qui nous a menti tout au long de cette crise, sur les masques au début par exemple, qui continue de nous supprimer des lits, ravive la colère des soignants. Les décisions vont vite sans concertation. Il faudrait plus de transparence, sur le respect du secret médical par exemple."
De réelles inquiétudes
Pauline Salingue demande la tenue d'un CHSCT extraordinaire au CHU de Toulouse pour aborder cette obligation vaccinale et savoir quelles données médicales seront collectées et par qui. " Qui saura qu'on est vacciné ? Nos chefs de service ? Que risque-t-on en cas de refus ? Le ministre de la Santé a parlé ce mardi matin de sanctions disciplinaires mais de quels ordres précisement ? " poursuit Pauline Salingue.
De réelles inquiétudes et de nombreuses questions se posent au lendemain des annonces du chef de l'Etat et auxquelles il va falloir répondre ces prochaines semaines.
En France, 700 000 personnes au total seraient concernées par cette obligation vaccinale.
