Trois associations écologistes ont posé un masque sur la statue de la rue Boulbonne à Toulouse, samedi 31 mars. Elles entendent protester ainsi contre les mesures envisagées par la Préfecture de Haute-Garonne pour lutter contre la pollution atmosphérique.
Et si nous devions, bientôt, porter un masque pour se déplacer en ville ?
Cette question, cette inquiétude, trois associations environnementales ont voulu les relayer, samedi 31 mars, en apposant un masque sur la statue de la rue Boulbonne, à Toulouse.
GreenPeace, Alternatiba et FNE Midi-Pyrénées sont en désaccord avec la feuille de route que la Préfecture de Haute-Garonne doit remettre au gouvernement ce jour concernant la lutte contre la pollution atmosphérique.
Des actions similaires sont organisées dans d'autres villes de France.
Rappelons que la ville de Toulouse est régulièrement soumise à des épisodes de pollution aux particules fines. Un plan d'action a été mis en place il y a quelques mois, visant à réduire la vitesse et la circulation des véhicules polluants, en cas d'épisodes dépassant les trois jours consécutifs.
Le gouvernement a indiqué samedi que les feuilles de route pour lutter contre la pollution de l'air étaient en cours de transmission à la Commission européenne, comme l'avait exigé le Conseil d'Etat.
Le ministère de la transition écologique a réuni les 14 feuilles de route dont les éléments seront transmis à la Commission Européenne comme prévu, a-t-il précisé ajoutant qu'elles seraient rendues publiques la semaine prochaine.
La haute juridiction avait sommé en juillet l'exécutif d'agir contre la pollution de l'air, responsable de près de 50.000 décès prématurés par an.
Le Conseil d'État, saisi par l'association Les Amis de la Terre, enjoignait le Premier ministre et le ministre de la Transition écologique de prendre, "dans le délai le plus court possible", "toutes les mesures nécessaires" pour ramener les concentrations de particules PM10 (diamètre inférieur ou égal à 10 microns) et de dioxyde d'azote (NO2) en dessous des valeurs limites autorisées, dans toutes les zones où elles étaient encore dépassées en 2015.
C'était le cas dans douze agglomérations et régions pour le dioxyde d'azote (dont Paris, Lyon, Marseille, Grenoble, Strasbourg ou Toulouse),
et trois pour les particules (Paris, Rhône-Alpes et Martinique).
Le gouvernement avait jusqu'à fin mars, soit samedi, pour transmettre à la Commission européenne ses feuilles de route détaillées, après lui avoir livré mi-février les "principaux éléments".
La France est, avec huit autres pays de l'Union, menacée d'être renvoyée devant la justice européenne en raison de manquements contre la pollution atmosphérique. Paris est sous le coup de procédures d'infraction de la part de la Commission à la fois pour des dépassements dans les particules fines (PM10) et le dioxyde d'azote (NO2).