Airbus tente de faire voler des avions l'un derrière l'autre pour économiser plus de 5% de carburant sur de longues distances en profitant de l'effet de sillage. C'est ce qu'a expérimenté l'avionneur ce mardi 9 novembre sur une liaison transatlantique.
Faire voler des avions de ligne l'un derrière l'autre permettrait bien d'économiser plus de 5% de carburant sur longue distance en profitant de l'effet de sillage, a affirmé ce mardi 9 novembre Airbus, après une liaison transatlantique expérimentale, dans un communiqué.
Plus d'un an après avoir annoncé un accord avec des compagnies et des organismes de trafic pour démontrer la faisabilité opérationnelle de vols s'inspirant des formations d'oies sauvages, l'avionneur européen a fait relier Toulouse (France) à Montréal (Canada) à deux A350 d'essai volant à trois kilomètres de distance.
Réduire la poussée
"Cela a été rendu possible grâce aux systèmes de contrôle de vol développés par Airbus qui positionnent l'avion suiveur en toute sécurité dans le sillage ascendant de l'avion de tête, lui permettant de réduire la poussée du moteur et de diminuer la consommation de carburant", a précisé le groupe dans son communiqué.
Ce vol de "démonstration finale" a permis, selon Airbus, d'économiser "plus de 6 tonnes d'émissions de CO2, (...) ce qui confirme le potentiel d'économie de carburant de plus de 5% sur les vols long-courriers".
Vers une certification
En septembre 2020, l'avionneur avait signé un accord avec les compagnies aériennes Frenchbee et SAS Scandinavian Airlines, ainsi qu'avec des organismes de trafic aérien (DSNA en France, Nats au Royaume-Uni et Eurocontrol) pour étudier les moyens d'organiser les vols de manière à pouvoir créer ces formations d'avions.
Airbus, qui ambitionne de voir ce système pouvoir être mis en oeuvre d'ici au milieu de la décennie, souligne qu'il faut désormais "obtenir le soutien des autorités pour que ce nouveau concept opérationnel puisse être certifié".
Objectif décarbonisation
Alors que les compagnies aériennes du monde entier se sont fixé pour objectif le mois dernier de parvenir à "zéro émission nette" de carbone à l'horizon 2050, "ce type d'opération pourrait considérablement améliorer les performances environnementales des avions commerciaux et contribuer aux objectifs de décarbonation de l'industrie aéronautique dans l'immédiat", a remarqué Airbus.
Lancé en 2019 et baptisé "fello'fly", ce projet s'inscrit dans un programme plus large d'Airbus destiné à accélérer le développement de technologies futures de l'aérien.
Réduire les émissions
Pour le secrétaire général de l'Organisation d'aviation civile internationale (OACI), ce vol constitue "un exemple des technologies très prometteuses et pragmatiques développées par le secteur de l'aviation pour réduire les émissions".
"Alors que les discussions climatiques se poursuivent à la COP26, cette réalisation rappelle aux États l'importance vitale de veiller à ce que les cadres réglementaires et la planification stratégique permettent non seulement des innovations, mais les encouragent", estime dans une déclaration Juan Carlos Salazar.