L'humoriste polémiste doit se produire ce samedi 10 janvier au Zénith de Toulouse dans un contexte particulier après l'attentat de Charlie Hebdo. Aucune manifestation n'est prévue mais la ligue des droits de l'homme demande à surveiller tout "abus".
Pour la deuxième fois en moins d'un an, l'humoriste Dieudonné va remplir le Zénith de Toulouse ce samedi 10 janvier. Mais le contexte n'est plus le même. Pour autant, le spectacle sera sous haute surveillance et des associations appellent à la vigilance notamment sur tout propos antisémite.
Déjà il y a un an
En février dernier, on était en pleine polémique sur la "quenelle". Dieudonné était au centre des polémiques. Moins de deux ans après l'affaire Merah, de nombreuses associations s'étaient mobilisées autour de l'organisation de ce spectacle à Toulouse, certaines réclamant l'interdiction de la soirée. Finalement, le spectacle avait eu lieu, sans incident, plusieurs centaines de manifestants se regroupant au même moment en centre-ville à plusieurs kilomètres du Zénith.La mairie ne peut interdire
Cette fois, le spectacle de Dieudonné avait suscité moins de polémique. Pour autant, la section toulousaine Ligue des Droits de l'Homme (LDH) a appelé à la vigilance contre l'antisémitisme, dans un communiqué publié mercredi 7 janvier au matin c'est à dire avant l'attentat de Charlie Hebdo. La LDH rappelle "que si la règle qui doit prévaloir est la liberté, tout abus de celle-ci doit être condamné de façon ferme et efficace".Le maire UMP de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, saisi par le Conseil régional des institutions juives de France (CRIF) de Midi-Pyrénées, a écrit au préfet le 5 janvier. "Je n'ai malheureusement pas autorité pour interdire ce spectacle, écrit-il,(...) mais je vous remercie de me tenir informé des mesures que vous entendez prendre afin de vous assurez qu'aucun propos raciste ou antisémite ne soit prononcé lors de ce spectacle et que cet événement n'entraînera pas de trouble à l'ordre public".
Le contexte Charlie
Depuis, avec l'attentat, le contexte s'est terriblement alourdi. Mais après le massacre de Charlie Hebdo, c'est la liberté d'expression qui est en danger. Impossible, dans ce contexte, d'interdire a priori Dieudonné de s'exprimer. En revanche, les associations seront très vigilantes sur les propos tenus et ne manqueront pas d'intervenir a posteriori si des "abus" sont révélés.Le préfet lui, n'a pas interdit le spectacle, le risque de trouble à l'ordre public n'étant pas avéré.