Alexandra Husta, une Nantaise atteinte d'un cancer du sein, a choisi de lancer une course virtuelle sur le net pour récolter des fonds, en parallèle de sa propre course à vélo à travers l'Europe.
Le 1er octobre marque le lancement d'Octobre rose, un mois dédié à la lutte contre le cancer du sein. Alexandra Husta, une Nantaise de 34 ans, atteinte d'un cancer du sein, a voulu participer à la récolte de dons en organisant une course virtuelle sur internet.
C'est l'appel des voyages et de l'aventure qui a fait germer cette idée dans la tête d'Alexandra. Elle-même est à vélo et a prévu de parcourir 8000km sur les routes d'Europe. Elle fait escale à Toulouse ce mercredi 20 octobre. Après avoir reçu de lourds traitements et subi une ablation, la Nantaise a fait le choix de s'évader et de redonner une nouvelle énergie à son corps en évacuant les produits de la chimiothérapie.
Une grosse dose de liberté
Mais il s'agit surtout d'un chemin de résilience. "Avec le recul, je n'aurais jamais fait de vélo si je n'avais pas eu de cancer. Je n'en avais plus fait depuis mes 15 ans. Faire du sport contribue à 25% de risque de récidive en moins. Je ne suis pas une cycliste, je me fais vraiment plaisir. Hier soir, j'ai dégusté un bon cassoulet !"
"Je reprends une grosse dose de liberté, de bonheur, confie la jeune femme. J'ai envie de redonner de l'espoir à celles qui apprennent la nouvelle ou sont dans des traitements lourds. Quand j'étais en chimio, j'avais beaucoup de mal à me projeter, ça a été une période très dure. Mais on peut se dire qu'on va recommencer à vivre après ça. Si mon expérience peut rebooster les filles, ça me va bien !"
Avec le soutien des internautes
"J’ai eu un cancer du sein il y a 3 ans, et suis toujours sous hormonothérapie, explique-t-elle. J'ai encore trois opérations à subir pour ma reconstruction mammaire. Mon cancer est apparu au moment où ma grand mère, Jeannine, est décédée. Avec son héritage, je me suis achetée un vélo de voyage que j'ai appelé Jeannette".
La jeune femme a réalisé l’an passé un tour de France, seule et à vélo. Avec Jeannette, elle a parcouru 5200km en trois mois. Durant ce périple, elle a été encouragée et soutenue par des internautes qui l'ont suivie chaque jour. Tous les soirs ou presque, elle a posté photos et vidéos sur Facebook pour raconter son aventure. Forte de ce soutien, elle a lancé une course virtuelle sur internet au profit d'une association.
"Jeannette et moi..."
"Jeannette et moi organisons cette course jusqu'au 31 octobre, explique la cycliste qui est déjà sur le chemin du retour, après avoir sillonné les routes d'Allemagne, d'Autriche, de Hongrie, de Serbie, de Croatie, de Bulgarie, de Roumanie et de Grèce. Les kilomètres parcourus par l'ensemble des participants seront additionnés afin d'établir à quel point géographique de notre voyage les participants sont arrivés".
Pour le lac de Constance : 1000km, Begrade : 2000km, la Moldavie et l'Ukraine : 3000km, la Roumanie et la Mer Noire : 4000km, etc. Il n'y a pas de point de départ fixe. Chacun peut partir d'où il veut dans le monde. Les frais de participation sont fixés à 3€. Il est également possible de faire une donation libre à l'association nantaise "Ma parenthèse" qui accompagne les femmes atteintes de tout type de cancer, de l'annonce à leur rétablissement psychologique complet.
Une course virtuelle ouverte à tous
Les inscriptions sur le site timepulse sont ouvertes à tous de 3 à 99 ans. On peut s'inscrire et inscrire des proches. Le parcours le plus long à faire en une fois est de 100km. Le plus court de 2km. "J'ai pensé à ma mère qui ne fait pas de vélo... Les deux kilomètres, c'est pour ceux qui marchent, explique Alexandra. On peut participer plusieurs fois. Pour l'instant, j'ai de l'avance sur eux, 7400km au compteur et eux environ 1200. Faut pousser les gars si vous voulez aller jusqu'à la Mer Noire !".
En parallèle, une cagnotte est également mise en ligne : "60% seront consacrés aux soins mécaniques et de confort pour Jeannette, aux frais quotidiens de nourriture et d'hébergement et à l'achat de vêtements techniques", explique Alexandra sur le site leetchi.
Les 40% restants iront à l’association "Ma parenthèse". "Association à laquelle je suis personnellement adhérente dans le cadre de mon cancer et par laquelle je peux bénéficier, entre autres, de séances de coaching et d’activité sportive nécessaires à ma réeducation".
Une piqûre de rappel à la vie
Alexandra a eu son cancer à 31 ans. "C'est jeune et il y a de plus en plus de femmes jeunes qui sont atteintes, déplore-t-elle. C'est important qu'elles aussi en aient conscience et se palpent les seins". Solidarité, prévention mais aussi rage de vivre et bonne humeur caractérisent ce "voyage de la résilience".
"C'est une bonne piqûre de rappel à la vie !" s'exclame Alexandra qui rentre dans son village de Haute-Goulaine près de Nantes. Prochaines étapes : Bordeaux, Blaye, Jonzac, Angoulême, Rochefort et une remontée de la côte océanique jusqu'en Loire-Atlantique.