Toulouse : un juge se rend dans une pharmacie pour constater l'absence de Lévothyrox

Au cours d'une suspension de séance, le juge des référés s'est rendu dans une pharmacie voisine du tribunal, pour s'y procurer du Lévothyrox. Et contrairement à ce qu'annonçait l'avocat du fabricant, le groupe Merck, aucune boîte de l'ancienne formule n'était disponible. 

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Un juge toulousain s'est rendu, mercredi, dans une pharmacie pour constater l'absence de l'ancienne formule du Levothyrox, lors de la première audience civile en France dans l'affaire de ce médicament controversé.


Une procédure rare


90 patients, victimes des effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox ont demandé au juge des référés d'ordonner au laboratoire Merck de leur fournir en urgence l'ancienne formule.
"Nous demandons de condamner le laboratoire Merck à remettre en circulation ce médicament", a plaidé Me Jacques Levy, dans le cadre d'un référé heure à heure, au nom de ses 90 clients souffrant "de troubles considérables".
Maître Levy, selon qui c'est la première audience en France dans cette affaire, a détaillé de lourds effets secondaires sur l'humeur, des problèmes gastriques, des troubles du sommeil chez ces utilisateurs de la nouvelle formulation.
Il a déploré le manque d'information des patients, laissés dans "une ignorance
coupable".

De son côté, l'avocat du laboratoire, Me Antoine Robert, a estimé que la juridiction civile toulousaine n'était pas compétente pour statuer sur la fourniture d'un médicament "qui ne dispose plus d'autorisation de mise sur le marché (AMM)". Un litige qui ne peut être tranché que devant le tribunal administratif, a-t-il indiqué.
Il a affirmé que depuis début octobre, conformément à la demande du ministère de la Santé, l'Euthyrox, d'une formulation identique à celle du Levothyrox, était disponible en pharmacie. "Il reste 25% des 198.000 boites mises sur le marché", a-t-il dit.


"Un transport de justice"



Devant les protestations de plusieurs dizaines de plaignants présents au tribunal, le juge des référés s'est rendu dans une pharmacie voisine du palais lors d'une suspension de séance, muni d'ordonnances médicales portant prescription du Levothyrox.
Le juge a pu constater, comme l'affirmaient les requérants, que ni ce médicament, ni un produit similaire du laboratoire Sanofi, n'était disponible mercredi, l'officine n'ayant plus qu'une boite d'Eurothyrox 75 en stock.
Les pharmaciennes ont cependant souligné que les patients qui avaient reçu ce médicament en octobre avaient obtenu l'équivalent de 3 mois de traitement.


Le juge des référés du TGI de Toulouse rendra sa décision mardi matin.

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