Dimanche 20 mars, au matin, se sont rassemblés les témoins des attentats qui ont endeuillé la communauté juive toulousaine. La commémoration s'est déroulée dans l'intimité à l'école d'Ohr Torah.
C'est un moment comme suspendu dans le temps… Loin du tumulte de cet après-midi et des commémorations officielles. Un moment sobre pour la communauté juive afin d'honorer ses morts, arrachés à la vie ce matin du 19 mars 2012.
Des paroles pour ne jamais oublier
La cérémonie se déroule en présence des parents de Myriam Monsonego, toujours à la tête de l'école, de Manuel Valls, des professeurs, parents d'élèves ou encore avocats... Des témoins directs de l'horreur.
Chacun est venu tenir un discours en honneur des victimes. Des discours qui montrent le déchirement des cœurs. Ava, ancienne élève et amie de Myriam, ne peut pas oublier : "Dix ans de solitude, dix ans d'amertume (...) mais ces dix années ne veulent rien dire, les blessures demeurent. La cicatrice au fond du cœur, elle est indélébile et éternelle." Pour survivre et face au désespoir, elle a enfermé sa douleur dans un petit écrin.
Une professeur d'anglais, Corinne Chapuis, raconte comment les attentats ont changé à tout jamais l'école : "Avec eux nous ont aussi été arraché notre innocence et nos certitudes. Certes nos cœurs à nous ont continué à battre mais comme au ralenti. (...) Mais nous sommes restés debout parce que nous étions tous collés très fort les uns contre les autres."
"Merci d'être restés quand partir semblait être la seule solution. Nous vous devons beaucoup nous en avons conscience. (...) Si vous saviez comme nous aimerions soulager votre peine et votre douleur", clame plein de sanglots, Jonathan Chetrit ancien élève de l'école à l'attention de de Yaffa et Yacoov Monsonego
La cérémonie s'est terminée par une prière collective, dans un silence le plus complet. La voix seule du Rabbin Yossef Matusof raisonne dans la cours de l'école.