La vente à emporter et les dark kitchen sont en plein essor et le phénomène s'est encore accéléré avec la pandémie de Covid-19. La nouvelle dark kitchen Popafood, installée à Toulouse, inquiète les riverains du quartier des Chalets.
Depuis quelques années, la vente à emporter ne cesse de progresser pour les restaurateurs. Les dark kitchen ou restaurants virtuels sont en plein essor et le phénomène s’est encore accéléré avec la pandémie de Covid-19.
Il s’agit de restaurants entièrement digitalisés et qui ne travaillent qu’avec les plateformes de livraisons à domicile.
Ces nouveaux concepts de restaurant en ligne sont très appréciés par les exploitants car ils nécessitent très peu d’investissements.
Dans ce contexte, le restaurant multimarques Popafood, situé avenue Honoré-Serres près du quartier des Chalets à Toulouse, va proposer douze enseignes de cuisines différentes.
Nuisances sonores et olfactives
Mais pour les habitants et l'association du quartier Chalets Roquelaine, ce n'est pas une très bonne nouvelle. Ce modèle économique ne rassure pas les riverains et la présidente de l’association, Marie-Laure Ichanjou.
"L'association a pour but de sauvegarder le cadre de vie et en particulier le développement de liens sociaux dans le quartier, ce projet n’est vraiment pas de nature à développer les liens sociaux et préserver le cadre de vie", souligne Marie-Laure Ichanjou.
Environ 50 à 80 repas vont être produits par jour et par cuisine, cela va faire 600 à 900 repas produits par jour, vous imaginez le nombre de scooter qui vont débarquer ici. Ils vont générer des nuisances sonores, les porteurs de projet vont transformer un restaurant en douze cuisines industrielles.
Marie-Laure Ichanjou, présidente de l'association de quartier Chalets Roquelaine
Des nuisances sonores mais aussi des nuisances olfactives sont à craindre avec douze cuisines au même endroit. Mais le cofondateur de Popafood, Eric Descargues, s'en défend. "On a mis tout un système de filtration qui permet de réduire au minimum les odeurs et les livraisons pour les matières brutes sont limitées à la journée et se font derrière le bâtiment".
On comprend qu’il peut y avoir des inquiétudes et pour l’instant, elles sont infondées. Ils ont la chance d’avoir un restaurant multimarques dans le quartier.
Eric Descargues, cofondateur Popafood
D'autres difficultés vont se produire, selon Philippe Albafouille, riverain et habitant du quartier depuis 60 ans. "Le stationnement, on ne trouve plus de place de stationnement le soir. Il y a un stationnement résidence, on paye un badge chaque année pour stationner et on n’est pas sûr d’avoir une place le soir."
Toutes les places sont occupées par des personnes qui ne payent pas le badge parce qu’ils sont sur leur lieu de travail. On n’a pas prévu de places de stationnement supplémentaires.
Philippe Albafouille, riverain
Les habitants craignent que leurs rues commerçantes se transforment en une succession de vitrines fermées. Malgré cela, de nombreuses dark kitchen et autres dark store se sont intégrées au paysage des centres-villes.