Toulouse : les étudiants de Sciences-Po rassemblés en soutien aux victimes de violences sexuelles

Des étudiants de Sciences-Po Toulouse ont manifesté leur soutien, lundi 1er mars, aux victimes de violences sexistes et sexuelles. Ils étaient environ 250 rassemblés devant l'établissement alors que deux inspecteurs du ministère de l'Education nationale enquêtent sur place durant 2 jours.

Le rassemblement a eu lieu ce lundi 1er mars à l'appel de l'une des associations d'étudiants de l'IEP de Toulouse, Les Sans-Culottes. Ils ont été environ 250 à participer avec l'objectif de soutenir Juliette, l'étudiante qui a dénoncé les viols qu'elle a subi lors de son intégration, 1er témoignage à l'origine du hashtag #SciencesPorcs, mais aussi l'ensemble des victimes de violences sexuelles.

"Nous avons voulu leur dire qu'on les croit et qu'elles ne sont pas seules, explique Camille Meyrial-Lapeyre, co-trésorière de l'association Les Sans-Culottes. Et pour celles qui n'ont pas encore parlé, qu'il existe des possibilités de témoigner".

Le témoignage de Juliette a été lu par un étudiant au cours du rassemblement, des chercheuses se sont exprimées sur le sujet des violences, tout comme la responsable de la cellule psychologique mise en place voici quelques années par l'établissement, la sociologue Christine Menesson.

"Nous travaillons avec la cellule d'écoute créée par la direction de Sciences-Po, précise Camille Meyrial-Lapeyre. Nous avons la chance que l'administration de l'établissement coopère avec les associations. Nous étudions avec elle les possibilités de changement de règlement intérieur afin d'éloigner les agresseurs des locaux, mais aussi d'autres pistes".

Refonte de l'intégration

L'association planche, en effet, sur une journée spéciale à la rentrée de septembre, consacrée à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, une refonte de l'intégration dont de nombreuses étudiantes ont dénoncé sur les réseaux sociaux les dérives criminelles, des viols y étant commis en toute impunité d'après leurs témoignages.

Les Sans-Culottes se définissent comme une association féministe inclusive sur leur page Facebook. "A l’heure où les débats font rage, nous cherchons à promouvoir le respect des individus sans discrimination aucune, ce par des actions de sensibilisation, de protection, de débat, d’échange, d’apprentissage et de mobilisation. La prise de conscience autour des questions touchant les féminismes est aujourd’hui salutaire et inévitable : nous n’en sommes que l’expression révoltée".

Manifestation jeudi 4 mars au Capitole

L'association organise plusieurs manifestations à l'approche de la journée de la femme du 8 mars : un live Facebook vendredi 5 mars à 18h30 avec Alice Coffin, élue de la mairie de Paris, militante de la cause féministe, chercheuse et écrivaine. Elle participe également à l'organisation d'une manifestation jeudi 4 mars  à midi place du Capitole, avec d'autres associations féministes de l'enseignement supérieur, de l'Université Paul Sabatier et de l'INSA notamment.

"Ces questions ne concernent pas que Sciences-Po, on les retrouve dans tout l'enseignement supérieur, des écoles de commerce aux classes prépa en passant par les écoles d'ingénieur et la faculté de médecine poursuit Camille Meyrial-Lapeyre. Elles sont partout. Nous, ce qu'on cherche, c'est à dénoncer la culture du viol et les comportements sexistes, lutter pour l'égalité dans tous les domaines de l'enseignement supérieur et de la recherche. On veut que les femmes puissent faire leurs études tranquilles".

Ce lundi et ce mardi, deux inspecteurs du ministère de l'Education nationale procèdent à des entretiens avec des étudiantes qui se sont manifestées à la cellule, mais aussi d'autres interlocuteurs. Les membres de l'association Les Sans-Culottes ont demandé à être entendues dans le cadre de cette mission. Elles devraient l'être par visio-conférence ce mercredi.

 

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