Toulouse : les jeunes migrants du squat des Tourelles sur le départ, mais pour où ?

Une centaine de jeunes migrants qui logent dans un ancien Ehpad à Toulouse n'ont plus le droit d'occuper le bâtiment à partir de ce jeudi 26 mai. Les institutions se renvoient la balle quant à leur devenir tandis que les associations les soutiennent.

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Ils sont une centaine, des jeunes venus d'Afrique de l'Ouest, à loger dans l'ancien Ehpad des Tourelles à deux pas du périphérique toulousain. Le tribunal administratif leur a donné jusqu'à ce jeudi 26 mai pour quitter les lieux. 

La situation est tendue car les jeunes soutenus par des associations solidaires se disent mineurs. Le conseil départemental qui est censé les prendre en charge affirme de son côté, qu'il s'agit de jeunes majeurs. Tous se savent en sursis.

La peur de se retrouver encore isolé

"Ce qui m'inquiète beaucoup, dit l'un d'eux, c'est que la mairie veut nous expulser. En tous cas, nous les jeunes, on aimerait qu'ils nous relogent collectivement parce qu'individuellement, ça va être dur".

Le 27 avril 2022, le tribunal administratif de Toulouse avait été saisi en référé par le CCAS, le centre communal d'action sociale de Toulouse, propriétaire des lieux. Selon cet organisme, les incidents et les violences survenus en 2021 dans cet établissement seraient devenus ingérables. L'impossibilité de recenser les habitants des lieux poserait également des problèmes.

Ces problèmes ont eu raison de l'expérimentation menée par la mairie depuis 2019. L'idée de départ était de sortir de la rue et des squats ces jeunes qui attendent qu'un juge des enfants reconnaissent définitivement leur minorité. Pour la ville, c'est désormais à l'État et au Département de prendre le relais.

Epée de Damoclès

Sollicitée, la préfecture fait savoir dans un communiqué que "les échanges entre les services de l'État et les collectivités sont réguliers. Ce travail (...) est mené pour traiter la situation individualisée adaptée à chaque (...) situation personnelle". 

Sur place, les bénévoles démentent les problèmes récurrents dénoncés par le CCAS. Ils saluent au contraire une forte implication de ces jeunes qui suivent des cours pour s'intégrer malgré l'épée de Damoclès qu'ils ont sur la tête et les conditions de vie très précaires. Ils vivent à trois ou quatre dans chaque chambre et dorment à même le sol.

Vers une sortie de crise ?

Ces mêmes bénévoles dénoncent manque de transparence et inaction des institutions. "Pour l'instant, on a absolument aucune information. Il faudrait que le conseil départemental les prenne en charge dès maintenant. C'est pas normal qu'on se retrouve avec ces jeunes, ces gamins dans la rue".

Les trois quarts devraient être reconnus mineurs par le juge des enfants d'ici quelques mois. Mais dans l'attente de la décision, le Département aussi renvoie la balle à l'État. "Pour nous, ils ne sont pas dans un entre-deux puisqu'ils sont majeurs. Et du coup, ils devraient bénéficier d'un accompagnement et d'un dispositif de droit commun. On ne peut pas les prendre en charge, on irait au-delà de nos compétences".

Un scénario de sortie de crise se dessine pourtant. Il pourrait associer la mairie et le Département avec un soutien financier de l'État. Rien n'est encore chiffré, mais ces jeunes migrants qui ont jusqu'à jeudi pour quitter les lieux, ne seront pas expulsés.

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