Toulouse : la préfecture coupe une grande partie de ses financements à La case de santé

La préfecture va arrêter de subventionner le Pôle santé-droits du centre toulousain. Un manque à gagner de 10 000 euros par an pour la structure basée dans le quartier Arnaud-Bernard.

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Sauvée in extremis il y a quatre ans, l'organisation se retrouve de nouveau en difficulté. La case de santé va voir une grande partie de ses financements s'envoler. La préfecture a annoncé lors d'une table ronde, mardi 11 décembre, la coupe de toutes ses subventions à un pôle majeur du centre, affirme la structure. Malgré nos sollicitations, le préfecture n'a pas encore donné suite à notre demande.

La case santé est composée de deux entités : le centre de santé, chargé d'accueillir et soigner les patients, et le Pôle santé-droits avec une approche de "santé globale, la volonté d'intervenir sur les déterminants sociaux de la santé".

Concrètement, cette deuxième branche prend en compte l'ouverture des droits à l'assurance maladie des personnes malades, leur hébergement, l'accompagnement et l'intégration. Et c'est l'ensemble de ce pôle que la préfecture va arrêter de subventionner.
 
La case de santé faisait déjà face à "une baisse constante de financements de la préfecture depuis 2014", assure-t-elle. Ces aides s'élevaient à 40 000 euros en 2014 contre 10 000 euros en 2018 pour le Pôle santé-droit. Et rien l'année prochaine, ce qui met sa survie en péril.

L'organisation à but non lucratif va déjà peiner à équilibrer ses comptes pour cette année : il manque toujours 40 000 euros pour ce même pôle. Elle devra donc commencer 2019 avec ce trou dans la caisse et sans les subventions de la préfecture.

 

Relations détériorées


"La majorité des personne que nous soignons sont dans une situation très précaire et presque toutes sont étrangères", explique La case de santé. Et d'après l'un des employés, leurs prises de positions publiques en faveur de l'hébergement des personnes étrangères a dégradé leurs relations avec la préfecture.
 
L'organisation a régulièrement dénoncé les actions des services de l'Etat, notamment en termes d'hébergement des personnes défavorisées, ce qui aurait déplu à la préfecture. "La déontologie médicale nous oblige à ne pas accepter l'inacceptable, à ne pas tolérer l'intolérable", justifie La case de santé.

Alors que la table ronde qui s'est tenue en début de semaine avec les financeurs devait servir à renouer le dialogue, c'est plutôt l'inverse qui s'est produit. "La préfecture est-elle vraiment consciente des conséquences de sa décision ? Nous en doutons, affirme un communiqué de La case de santé. Pour notre part, notre responsabilité nous appelle à ne pas lâcher les personnes qui nous sollicitent et les professionnels qui ont besoin de notre expertise."

L'organisation ne va pas en rester là. Elle promet de mener "une série de démarches et d'actions" pour sauvegarder son pôle santé-droits. Une réunion d'information doit se tenir ce vendredi au centre. Lors de celle-ci une action publique devant la préfecture de Haute-Garonne sera "très probablement" décidée.

 
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