400 personnes, adultes et enfants, vivent dans des conditions d'une immense précarité dans un immeuble de bureaux désaffecté. Mairie et préfecture se sont engagées à y mettre fin, sans intervention de la police. Cela prend du temps.
Des conditions de vie inhumaines, des enfants qui jouent dans les détritus et près de câbles électriques, la promiscuité, un danger permanent... La vie est toujours aussi dur dans le squatt des Arênes, un immeuble de bureaux désaffecté à Toulouse, où "vivent"entre 350 et 400 personnes, dont de nombreux enfants.
Deux mois après la "découverte" de ce lieu, squatté depuis 2015 mais dont la population a augmenté de manière exponentielle fin 2016, en faisant l'un des plus gros squat de France, la situation n'a pas beaucoup évolué.
Un "diagnostic social" est en cours
Un recensement des personnes vivant là a été effectué fin janvier. L'association France-Horizon mandatée par la préfecture de la Haute-Garonne a ensuite été chargée d'effectuer un diagnostic social : hommes seuls, familles, demandeurs d'asiles, etc. Une vingtaine de nationalités sont présentes. Des horizons très divers qui imposent de prendre du temps avant d'envisager l'évacuation de ce squat.Pas d'opération de police pour l'évacuation
Selon le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ce seul lieu représente environ la moitié des personnes disséminées dans des squat (400 personnes sur un total de 900, réparties dans 30 lieux). Il a indiqué récemment devant la presse qu'il souhaite que ce cas soit réglé comme précédemment avec les campements de Montaudran ou des berges de Garonne : travail conjoint avec l'Etat et les associations et propositions de relogements, au cas par cas."Dans le respect du droit et de la dignité"
Une option confirmée par la préfecture, qui, au sujet de l'évacuation du squat des Arênes, indique qu'il ne s'agit pas de "mettre en œuvre une opération de police mais d'une opération préparée, planifiée dans le respect du droit et de la dignité".Les évacuations par la force sans solution de relogement ont en effet montré leurs limites : souvent, les personnes remises à la rue se regroupent pour retrouver un nouveau lieu pour s'abriter et ainsi de suite.
EN VIDEO / le reportage d'Emmanuel Wat et Eric Foissac :