Depuis la rentrée scolaire, animateurs et ATSEM sont mobilisés pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. A Toulouse, des parents d'élèves se sont rassemblés dans un collectif pour demander une meilleure prise en charge périscolaire de leurs enfants.
C’est la FCPE 31 (la Fédération des Parents d’Elèves de Haute-Garonne) qui est à l’origine de ce collectif. Parents UnAnim’, créé à la rentrée des vacances en janvier 2022, demande à la mairie de Toulouse un meilleur accueil périscolaire des élèves des écoles maternelles et primaires.
Conditions de travail dégradées
Ces parents d’élèves veulent également témoigner leur soutien aux animateurs et aux ATSEM. "Ces gens travaillent pour le bien-être de nos enfants et nous, on sent leur mal-être" détaille Emmanuel Eddi, délégué de la FCPE 31 et membre du collectif.
Depuis le début de l’année scolaire, les travailleurs du périscolaire multiplient en effet partout en France les alertes sur la dégradation de leurs conditions de travail. Horaires fractionnés, salaires trop bas, sous-effectifs… certains finissent même par quitter la profession.
Réforme de l'encadrement
Et à Toulouse, les parents d’élèves redoutent que la situation n’empire avec la réforme du taux d’encadrement mise en place depuis le début de l’année. En clair : le nombre d’adultes supervisant les enfants doit diminuer d’ici à la rentrée de septembre 2022. Il passera de un adulte pour dix élèves à un pour quatorze dans les écoles maternelles, et de un adulte pour quatorze élèves à un pour dix-huit en primaire.
"Nous ce qu’on demande c’est de ne pas faire cette réforme-là, explique Emmanuel Eddi. Le nerf de la guerre c’est vraiment le nombre d’adultes qui encadrent les enfants. Ça se joue à pas grand-chose de pouvoir bien gérer un groupe ou pas !"
Ca va être une catastrophe. On est déjà dans une situation critique et après, ça sera encore pire.
Emmanuel Eddi, délégué de la FCPE 31 et membre du collectif Parents UnAnim'
Un scénario pessimiste que réfute la mairie de Toulouse. "On acte quelque chose qui se pratiquait déjà dans les faits" se défend Marion Lalane de Laubadère, adjointe au maire en charge des affaires scolaires et du périscolaire. L’élue explique que les taux d’encadrement actuels dans les écoles sont ceux présentés dans la réforme, et précise : "toutes les grandes villes pratiquent ces taux, ils ne sortent pas de nulle part."
La qualité éducative ne se résume pas à des taux d’encadrement.
Marion Lalane de Laubadère, adjointe au maire chargée des affaires scolaires et du périscolaire à Toulouse
Les parents redoutent un accueil périscolaire au rabais
Le collectif Parents UnAnim’ demande également une revalorisation du métier d’animateur, pour améliorer la prise en charge des enfants dans le temps périscolaire, avant et après l’école. "Il faut permettre aux animateurs de pouvoir rester en poste pour qu’ils acquièrent de l’expérience et qu’ils puissent proposer des activités pédagogiques de qualité à nos enfants, avance Emmanuel Eddi. L'accueil périscolaire ce n'est pas de la garderie. Pour cela il faut qu’ils soient bien formés et qu’ils soient bien payés."
Une nécessité que la mairie de Toulouse assure avoir déjà pris en compte. "Nous voulons rendre les contrats des animateurs plus attractifs, explique Marion Lalane de Laubadère. Il s’agira de contrats à temps complet et signés à l’année. Nous allons structurer une vraie filière animation." L’objectif de la municipalité : recruter ainsi 200 animateurs d’ici à la rentrée 2022.
La réorganisation doit être évaluée
Mais l’adjointe au maire le souligne : l’épidémie de Covid-19 a fortement compliqué les processus de recrutement, tout en faisant exploser l’absentéisme. Elle espère donc que l’accalmie actuelle de la situation sanitaire permettra de reprendre une activité normale.
La mairie promet également que la réorganisation sera évaluée, "mais il faut du temps, il faudra attendre au moins une année scolaire" précise Marion Lalane de Laubadère. D’ici là, le collectif Parents UnAnim’ n’entend pas relâcher la pression, et prévoit d’organiser des actions devant les écoles maternelles et primaires de la ville rose.